Je vous remercie, monsieur le ministre, d'avoir exposé les actions que vous menez, celles de vos prédécesseurs, et d'avoir annoncé devant le Sénat la création de nouveaux postes. C'est très positif.
S'il est important d'améliorer les relations entre la population et la police, il l'est tout autant d'en développer de bonnes entre la justice et la population. La police et la gendarmerie, comme la justice, assument des missions régaliennes. Leurs relations avec la population sont d'autant meilleures qu'elles peuvent effectuer leur travail dans les meilleures conditions.
Vous avez évoqué la situation des sapeurs-pompiers. En tant qu'élus, nous participons fréquemment à des réunions avec eux. Il est intolérable que, dans certains quartiers, les sapeurs-pompiers doivent être protégés par la police et que le principe d'humanité et de dignité selon lequel on ne s'attaque pas à une ambulance ou à des pompiers venus secourir des personnes ne soit pas respecté.
Vous avez évoqué les ZSP, les zones de sécurité prioritaire. En France, dès que nous avons un problème, nous créons des zones. Nous sommes les champions du monde des zones : des ZEP, des ZAC, des ZUP, des ZUS, des ZRU, etc. La logique se comprend : il s'agit de donner plus de moyens aux zones dans lesquelles il y a des problèmes. Les choses ne sont pourtant pas si simples, les problèmes ne s'arrêtant pas aux limites de la zone.
Le rôle des élus est vraiment essentiel. Nous sommes quelques-uns ici à avoir vu le documentaire consacré à Claude Dilain diffusé sur la chaîne parlementaire. Alors que tout pouvait exploser à Clichy-sous-Bois, où deux jeunes sont malheureusement décédés dans les conditions que chacun connaît, ce maire était présent dans sa ville du matin au soir, toute la nuit, avec son équipe. Un maire comme celui-là - il y en a beaucoup d'autres - crée les conditions pour que les choses se passent bien. Le fait que l'on puisse s'appuyer sur des élus très ancrés dans la population est un point très important.
Vous avez soulevé la question de la crise de l'autorité. Je pense qu'une réponse à cette crise peut être apportée à l'école, au collège, au lycée. Je suis frappé de voir dans nos quartiers des jeunes se promener à partir de 16h30, parfois jusqu'à une heure du matin. Je voudrais tellement qu'il y eût davantage d'études surveillées, de prises en charge par l'institution scolaire, car, selon moi, le respect de l'autorité s'apprend. Il y a des choses à faire.
Enfin, il y a la réponse de la justice. Je connais le sempiternel débat sur la lenteur de la justice, sur le fait que la sanction intervienne longtemps après les faits. Comme nombre de Français, j'ai regardé le débat hier soir, et j'ai entendu l'un des candidats à l'élection présidentielle, que je ne nommerai pas, dire que, certes, la réponse pénale était nécessaire, mais que, dans un certain nombre de cas délimités, des amendes immédiates pourraient être infligées et constituer des sanctions rapides. Qu'en pensez-vous ?