Intervention de Philippe Kaltenbach

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 21 mars 2017 à 9h05
Moyens d'améliorer les relations entre les forces de l'ordre et la population — Audition de M. Bruno Le roux ministre de l'intérieur

Photo de Philippe KaltenbachPhilippe Kaltenbach :

À mon tour, je tiens à remercier M. le ministre pour sa présentation complète. J'insiste sur les moyens humains qui ont été mobilisés depuis cinq ans - 9 000 créations de postes, ce n'est pas rien ! - et sur l'effort fait en matière de formation. Plus les agents sont formés, plus ils sont efficaces et plus ils respectent le code de déontologie.

Ma première question porte sur la police de proximité, dont on recommence à débattre. Je pense que c'est aujourd'hui la meilleure réponse dans les banlieues difficiles ou un peu moins difficiles - je suis moi-même un élu de la banlieue parisienne. J'ai constaté un turn-over des agents très important dans ces banlieues, où les policiers ne restent que trois, quatre ou cinq ans avant d'être mutés en province, d'où ils sont souvent originaires. Or, si l'on veut une réelle police de proximité, il faut certes octroyer des moyens supplémentaires dans ces zones difficiles, mettre en oeuvre des formations, mais aussi permettre une stabilité des effectifs afin de pouvoir disposer d'agents expérimentés.

Comment favoriser le maintien d'agents dans les zones difficiles en banlieue ? Peut-on valoriser leur carrière et leur rémunération afin qu'ils aient envie d'y rester au lieu de n'y faire qu'un bref passage ?

Ma deuxième question a trait au recrutement. J'ai eu l'occasion de constater que la police n'était pas complètement à l'image de la population, même si des progrès ont été réalisés depuis une dizaine d'années. Comment diversifier le recrutement et faire en sorte que les jeunes issus des quartiers puissent intégrer la police ?

Ma dernière question concerne les contrôles, des problèmes continuant à se poser, comme on l'a encore vu récemment. Je pense que les caméras-piéton sont la meilleure réponse, que le récépissé que réclament certains n'est pas la solution, car il signifie plus de bureaucratie et de paperasse. Il faut recourir aux moyens modernes, c'est-à-dire à la caméra-piéton. Il faut rapidement en fournir à tous les agents intervenant dans toutes les zones où l'on rencontre des difficultés entre la population et la police. L'utilisation d'une caméra-piéton apaise la relation entre le policier et la personne contrôlée, car, se sachant filmés, tous deux font attention à ce qu'ils disent et se montrent polis et respectueux.

Cela étant dit, il faut fixer des règles d'utilisation précises de ces caméras, comme l'a indiqué le Défenseur des droits lors de son audition par notre commission il y a quelques semaines. La caméra doit être utilisée durant tous les contrôles. Toutes les parties doivent pouvoir avoir accès au film réalisé, la police et la justice, mais également la personne contrôlée, directement ou par le biais d'un avocat. Quel est votre point de vue sur cette question ?

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