La deuxième action vise à mieux informer et mieux communiquer sur la reprise d'entreprise. Nous avons en effet perçu, lors des auditions, un manque cruel d'information et de communication de la part des différents acteurs sur le sujet. Certes, depuis le rapport de la députée Fanny Dombre Coste, des progrès notables ont été effectués, avec notamment la création de la semaine de la transmission, ou encore la mobilisation de l'Agence France Entrepreneur dans son rôle de coordination, en partenariat avec le réseau « Transmettre et Reprendre », qui a fédéré dès 2015 plusieurs acteurs de la transmission, tels que l'Agence pour la création d'entreprises (APCE) devenue Agence France entrepreneurs en octobre 2015, l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat, Bpifrance, le réseau des chambres de commerce et d'industrie (CCI) « Entreprendre en France », le Conseil national des barreaux, le Conseil supérieur du notariat et le Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables.
Toutefois, ces initiatives ne se traduisent pas encore par une augmentation du nombre de reprises en France. Des progrès restent à faire dans la promotion de la transmission, en élargissant le public visé. Ce public doit comprendre non seulement le monde urbain, académique et étudiant, mais également le monde des entrepreneurs installés en région. Pour cela, nous vous proposons dans un premier temps de mieux orienter les démarches de promotion de l'entrepreneuriat vers la reprise, et ce à toutes les étapes : cursus universitaire, école de commerce, apprentissage, dispositifs locaux et nationaux. Trop de personnes auditionnées nous ont fait part d'un décalage entre les cours en école de commerce, orientés vers la création d'entreprises, et l'existence réelle d'un marché de la reprise, ignoré des étudiants et jeunes professionnels. C'est d'autant plus regrettable qu'une reprise a statistiquement plus de chance de succès qu'une création !
Nous vous proposons également de renforcer le rôle de coordonnateur de l'Agence France Entrepreneur et de sa plateforme internet. Dans son application actuelle, l'idée est bonne, mais pas encore convaincante, et surtout trop peu connue. L'Agence elle-même n'est d'ailleurs pas tout à fait capable d'expliciter l'enjeu de son rôle de coordonnateur numérique des différents acteurs de la transmission.
Enfin, la semaine de la transmission est une réussite, certes, mais cantonnée aux villes. Or c'est dans nos départements ruraux que les difficultés de transmission sont les plus présentes. Nous souhaitons donc renforcer sa déclinaison locale.
Nous avons identifié quelques déplacements en villes moyennes de différents acteurs du réseau « Transmettre et Reprendre » - notamment les CCI -, mais ces initiatives sont encore trop peu nombreuses et inégalement réparties sur le territoire. Ces initiatives locales doivent pouvoir être généralisées, notamment lors des grands rendez-vous annuels comme la semaine de la transmission, mais également tout au long de l'année. Ces actions de communication et d'information permettront de faire notamment comprendre aux cédants potentiels qu'il est primordial de savoir anticiper la transmission de l'entreprise.