Beaucoup de choses ont été dites, je suis à la fois très rassuré et, en même temps, très inquiet. Je fais partie de ceux qui ont toujours pensé que l'énergie nucléaire est particulièrement utile, qu'elle se mérite et que pour pouvoir la mériter il faut être capable de savoir-faire - et je partage complètement, à cet égard, les préoccupations de nos collègues députés Jean-Yves Le Déaut et Christian Bataille -, mais aussi d'une grande transparence, d'un attachement absolu à l'intérêt général et d'une capacité d'échange et de retour d'expérience.
Pour faire très simple, quand je vois - et je prendrai juste cet exemple - ces documents falsifiés et cette photo où on ne coupe pas une pièce, je me dis que ce ne peut être de l'incapacité ou un manque de savoir-faire. En même temps, ce ne peut non plus être du sabotage. Je n'imagine pas que cela ait été fait volontairement, pour rendre les choses dangereuses.
Est-ce qu'on ne s'est pas laissé aller à une certaine culture d'entreprise au Creusot ou dans les entreprises japonaises - on a peu parlé des fournisseurs étrangers - liée à une logique économique et est-ce que dans les relations entre les donneurs d'ordre, ceux qui achètent et ceux qui font les pièces, il n'y a pas aussi une culture de relation entre entreprises qui n'est pas forcément aussi propice et fertile qu'on le voudrait en termes de transparence, d'intérêt général absolu et indiscutable, de savoir-faire et de retour d'expérience ?
Je me félicite de cette capacité de notre pays à assumer, au travers de l'Office parlementaire, une telle transparence, mais en même temps je sors de cette réunion avec beaucoup plus d'inquiétudes que quand j'y suis rentré.