Intervention de Rémy Pointereau

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 31 mai 2017 à 9h35

Photo de Rémy PointereauRémy Pointereau :

Le pilotage de l'aménagement du territoire était autrefois conduit par la Datar, la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale. Cette institution n'existe plus, ce qui est dommage. Je félicite les deux co-rapporteurs pour la qualité de leur rapport et pour leurs recommandations.

Il me semble important de mentionner le sentiment d'abandon des territoires ruraux, qui se traduit dans les élections successives par des votes extrêmes. Dans une ville de 50 000 habitants, le Front national remporte 15 % des voix, mais dans la commune rurale située à quinze kilomètres, le score obtenu atteint 30 %, 40 %, voire 60 %.

Cela pose la question des services publics et des services de proximité. Cela soulève également le problème des centres-bourgs, les anciens chefs-lieux de canton, où le commerce périclite. Cela est d'ailleurs lié à la folie des installations de grandes surfaces à la périphérie des villes. Nos concitoyens ruraux travaillent souvent en ville et font leurs courses au retour ou à l'aller dans la grande surface, délaissant ainsi les commerces ruraux.

Il conviendrait donc de mettre un frein à cette frénésie. La population et le pouvoir d'achat des zones rurales diminuent mais, pourtant, on construit encore des grandes surfaces... Tout le monde y perd, puisque les commerces des centres-villes comme ceux des petits villages ferment. Il faut donc se poser la question de cette organisation territoriale. En outre, ces grandes surfaces pénalisent nos agriculteurs. Il s'agit d'un cercle infernal, qui mériterait un travail approfondi.

En ce qui concerne le binôme région-EPCI, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, monsieur le président. Pour ma part, je plaide pour un binôme région-département, la région compensant les moindres ressources du département, et pour un binôme commune-EPCI, l'EPCI permettant de faire ce qui ne peut être fait à un échelon territorial trop petit. En effet, il existe dans certaines régions une concurrence entre collectivités qui aurait pu être évitée.

La problématique de la DGF contribue aussi à ce sentiment d'abandon. Une DGF annuelle par habitant allant de 50 euros dans les communes rurales à plus de 200 euros dans les métropoles pose un véritable problème. Les métropoles et les villes ont, certes, des frais de centralité plus importants, mais les frais d'approvisionnement en eau, en électricité en milieu rural sont colossaux.

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