Intervention de Ronan Dantec

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 31 mai 2017 à 9h35

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Je vous remercie d'avoir traité cette question et je rends hommage au travail accompli, car la tâche n'était pas aisée.

Comme vous l'avez souligné, l'État n'a plus de doctrine. Vous auriez pu faire un rapport pour prendre position à partir de propositions de l'État, mais les auditions auxquelles j'ai participé ont montré que l'État n'avait plus de doctrine, ce qui est extrêmement inquiétant. Nous devons donc recréer nous-mêmes une doctrine sur l'aménagement du territoire, ce qui n'est pas facile.

Veuillez m'en excuser, mais le rapport d'information me semble relativement tiède. Il n'ose pas aller trop loin alors que les difficultés auxquelles nous allons être confrontés sont importantes. Vous avez voulu trouver des consensus : nombre des propositions formulées sont opérationnelles et pertinentes, mais il faudra aller plus loin demain, en faisant des propositions plus clivantes, je le sais bien.

Je ne reviendrai pas sur les points sur lesquels je suis d'accord avec vous, à savoir la fracture numérique, les déserts médicaux. À un moment donné, il faut que l'État joue un rôle un peu aménageur.

Un point, qui n'est pas traité dans ce rapport d'information porté par des élus de l'Ouest, dont je suis, me semble essentiel : la fracture entre l'Est et l'Ouest. La différence de vote est très nette entre les métropoles et les zones rurales. Dans la Loire-Atlantique, le Front national a obtenu 7 % des suffrages à Nantes, contre 30 % dans les communes rurales de deuxième niveau, si je puis dire. Il en est autrement dans l'Est de la France. Il y a donc là un enjeu géographique. Il importe de réduire le déséquilibre existant entre l'Est et l'Ouest. De même, le sud du centre de la France souffre beaucoup : le score du Front national a été très élevé dans des territoires où il était historiquement bas. Il y a donc bien là un enjeu de politique industrielle. Or, à ma connaissance, le rapport d'information ne traite pas cette question.

Je suis un élu d'un territoire qui va particulièrement bien - le Président de la République vient inaugurer cet après-midi le nouveau paquebot aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Pourtant, comment allons-nous assumer le fait que l'État considère que nous ne sommes plus prioritaires ? Quels outils faut-il mettre en place pour réindustrialiser objectivement les zones qui vont le plus mal ? Même s'il ne sera pas évident de trouver un consensus entre nous, il faut tenter de résoudre cette fracture.

De même, la question du logement est peu abordée dans le rapport d'information. Doivent vivre dans les zones rurales les personnes qui ont envie d'y demeurer.

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