Vos propositions ne nous sont pas inconnues, nous en avons pris connaissance dans la presse, en particulier votre souci bienvenu de pragmatisme et d'évaluation. J'avais mal vécu, pour ma part, la période où vous travailliez auprès de Luc Châtel, en tant que directeur général de l'enseignement scolaire et où l'école avait subi une charge idéologique qui s'était traduite par la suppression de 80 000 emplois, ceci après les coupes dans la formation réalisées par Xavier Darcos.
Je déplore, cependant, que votre première décision soit de revenir à la semaine de quatre jours, ceci sans aucune concertation. C'est dangereux, car nous n'avons pas évalué l'effet de la semaine de quatre jours et demi sur le recul de l'échec scolaire et des inégalités scolaires. La question n'est pas de satisfaire ou de mécontenter telle ou telle partie de l'opinion, mais d'être efficace. Or les différences vont en quelque sorte miner le territoire et mettre les écoles en concurrence, c'est inévitable.
Nous souhaitons, ensuite, que soit étudiée sérieusement la question des remplacements et de la reconstitution du vivier des enseignants. Alors qu'on nous alerte sur les manques d'enseignants dans certaines matières, en particulier en mathématiques, vous annoncez vouloir relancer la formation continue du corps enseignant ; l'intention est très bonne, mais comment les enseignants qui partent se former seront-ils remplacés, s'il manque déjà des remplaçants ?
Vous annoncez également des créations de postes : préparez-vous des redéploiements dans le cadre de la loi de finances pour 2018, ou bien des créations de postes supplémentaires ?