Intervention de Françoise Cartron

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 28 juin 2017 à 16h30
Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale

Photo de Françoise CartronFrançoise Cartron :

J'aurai quelques questions complémentaires sur les rythmes scolaires mais je me ferai surtout, le temps nous étant compté, l'interprète des maires et de leurs préoccupations : je n'oublie pas que nous sommes les élus des territoires.

Je salue l'importance que vous attachez aux sciences cognitives et aux comparaisons internationales, de même que votre credo dans la confiance, gage de réussite. En matière de rythmes scolaires, il existe de nombreuses comparaisons internationales, ainsi que de nombreuses études des chronobiologistes. J'ai d'ailleurs sous les yeux le rapport de synthèse de 2011 de la conférence nationale sur les rythmes scolaires - une époque où vous étiez partie prenante à ces questions - dont les conclusions avaient été adoptées à l'unanimité : la journée est trop longue et fatigante, la semaine de quatre jours à l'école primaire est inadaptée, l'année scolaire est déséquilibrée. Comment concilier cette vision unanime et le retour à la semaine de quatre jours, qui fera de nous le seul pays européen, si j'en crois les comparaisons internationales, à avoir ce type d'organisation ?

En matière économique, le Président de la République fonde son action, à juste titre, sur la comparaison internationale, arguant que la France ne saurait rester une exception et refuser de faire ce qui a permis la réussite dans d'autres pays européens. Que n'en est-il de même en matière éducative ? Si nous ne sommes pas bien placés dans le classement du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), la cause n'en est certes pas tout entière imputable à la semaine de quatre jours, mais comment comprendre que nous restions le seul pays européen avec cette organisation du temps scolaire ?

Ma deuxième question est pratique. Les maires, monsieur le ministre, sont perdus. Ils ne comprennent plus et subissent, depuis que vous avez ouvert la porte, une pression très forte des enseignants et des parents pour le retour à la semaine de quatre jours. Ils ne savent plus comment résister. Bien loin de la confiance que vous espérez, nous nous trouvons ainsi plongés dans le conflit et le désordre.

Après tout, pourquoi pas la semaine de quatre jours, puisque les enseignants, disons-le, ne veulent plus travailler le mercredi matin ? Mais pourquoi ne pas en profiter pour alléger la journée et passer aux cinq heures maximum en vigueur dans tous les pays européens, ouvrant ainsi la voie à une recomposition du calendrier scolaire et à une réorganisation des vacances scolaires, qui sont aussi des exceptions françaises ?

Je veux souligner, pour finir, l'inquiétude des intervenants du périscolaire. Pour plus de 250 000 personnes qui, certes, ne travaillaient pas toutes à temps plein, mais qui trouvaient là un complément de salaire et un épanouissement personnel, il s'agit d'un véritable plan social.

Dernière interrogation, enfin : quid du financement pour les collectivités territoriales ?

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