Il n’y aura pas de retour de la croissance et de l’emploi, pas de rétablissement des marges de manœuvre de l’État, ni d’efficacité de la dépense publique sans assainissement des comptes publics.
La technique du rabot a montré ses limites depuis plusieurs années. C’est la raison pour laquelle notre groupe vous accompagnera dans les efforts courageux, notamment de maîtrise de la masse salariale de la fonction publique, que vous avez annoncés.
Mais il faut aussi revoir en profondeur le périmètre de l’action de l’État, d’où cette question, encore : pourrons-nous le faire sans s’interroger sur l’évolution des statuts de la fonction publique, qu’elle soit d’État ou territoriale ?
Il y va aussi de notre crédibilité européenne. N’oublions pas qu’avec l’Espagne, la France est le dernier pays de la zone euro encore sous le coup d’une procédure pour déficit excessif. À l’heure de la relance du couple franco-allemand, cette situation est inacceptable.
C’est justement à l’échelle de l’Union européenne que nous devons prioritairement agir.
Là réside sans doute l’un de nos principaux points communs avec le Gouvernement : au sein du groupe Union Centriste, nous sommes fondamentalement européens. Nous sommes pour une Europe plus forte, mieux intégrée, une Europe qui protège, et ce même si le dernier Conseil européen a démontré à quel point la tâche était ardue en la matière.
Nous avons aussi besoin d’une Europe à l’offensive pour défendre les intérêts communs de ses membres, sans agressivité et sans naïveté. C’est à ce prix que nous pourrons réconcilier les Français avec l’Europe.
Telles sont, selon nous, les conditions du rétablissement de la situation présente, ce qu’il est urgent et indispensable de faire.
Mais il nous faut aussi réformer pour garantir l’avenir.
Je dirai deux mots sur l’enjeu vital que représente l’environnement.
En matière d’écologie, l’entrée de Nicolas Hulot au Gouvernement a donné, c’est vrai, un signal encourageant, signal relayé par la détermination du chef de l’État sur les accords de Paris et par son engagement à défendre le pacte mondial pour l’environnement.
Nous ne pouvons que saluer ces intentions. Toutefois, pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050, il faudra bien trancher la question de l’évolution de la filière nucléaire, ce qui nécessitera ambition, mais aussi pragmatisme. Il faudra être clair en la matière !
L’école représente, bien entendu, un autre enjeu pour l’avenir de notre pays.
De longue date, ici, nous avons appelé de nos vœux une revalorisation réelle des filières professionnelles et l’effacement du mur entre la formation initiale et la formation continue, mur qui semble parfois infranchissable.
À nouveau, je soulèverai quelques interrogations car l’équation budgétaire en matière d’éducation nous semble encore incertaine. Comment allez-vous accompagner les collectivités pour, soit revoir les rythmes scolaires, soit maintenir la semaine de quatre jours et demi ? Comment seront financés les redéploiements d’enseignants sur les réseaux d’éducation prioritaire renforcés ?
Nous sommes d’accord avec vous sur le fait que les efforts à fournir dans les enseignements primaire et secondaire doivent contribuer à compenser les inégalités socioculturelles entre les élèves, afin d’obtenir de meilleurs résultats jusqu’au baccalauréat et au-delà.
L’idée selon laquelle un meilleur accompagnement de tous les élèves en début de parcours permet d’obtenir de meilleurs résultats ensuite nous est apparue dans vos propos, tels que nous les avons compris. Si elle se confirme, vous pourrez compter sur l’appui de notre groupe sur ce point.
Enfin l’avenir, et nous vous remercions de l’avoir mentionné dans cet hémicycle, c’est évidemment celui de nos territoires.
À cet égard, je me permets de signaler que vous comptez dans votre gouvernement, à vos côtés, notre ancienne collègue du groupe Union Centriste Jacqueline Gourault, qui est une spécialiste de cette question.