Il y a bien une France qui ne va pas trop mal, qui profite des opportunités de la mondialisation : celle des cadres, des CSP+, des centres-villes, des métropoles, des régions qui voient leur population augmenter.
Puis il y a une France rurale, celle des agriculteurs qui peinent à se payer un salaire, celle des territoires en voie de désertification, mais aussi la France des banlieues en difficulté, celle des ouvriers qui voient la désindustrialisation se poursuivre, La France de tous ceux qui se sentent les perdants de la mondialisation.
L’écart entre ces deux France n’a jamais été aussi grand et continue de se creuser.
À ceux qui ne voient, dans le résultat de la présidentielle et, peut-être plus encore, dans celui des législatives, que le triomphe d’une nouvelle génération d’élus sur l’ancienne, je dis : prenez garde !
Jamais autant de Français – ils ont été 40 % au premier tour de la présidentielle – ne s’étaient tournés vers des candidats proposant de renverser la table.
Jamais autant de Français ne s’étaient abstenus pour des élections législatives.
C’est autant à eux – et peut-être plus à eux qu’aux autres – que vous devez répondre, monsieur le Premier ministre. Votre responsabilité est immense et vous n’avez pas le droit à l’erreur.
Quant à nous, comme la majorité sénatoriale l’a toujours fait, nous assumerons nos responsabilités, dans le calme et la sérénité.
Si vos décisions nous semblent aller dans le bon sens, nous vous accompagnerons ; si c’est l’inverse, bien évidemment nous nous y opposerons.
C’est aussi cela une démocratie : une majorité et une opposition.