La cause des services publics est un autre pilier de la lutte pour l’égalité.
Vous n’annoncez aucun nouveau moyen pour l’école. En fait, vous encouragez un pragmatisme et une autonomie des établissements qui masquent la mise en cause de l’unicité de notre système éducatif. Ce faisant, vous renoncez à la lutte contre les inégalités.
En matière de santé, derrière vos annonces relatives aux vaccinations ou la promesse de meilleurs remboursements forfaitaires pour les lunettes ou les aides auditives, vous masquez la poursuite de restructurations hospitalières dévastatrices pour la couverture des besoins sanitaires. Comment allez-vous concilier le maintien de cette politique et les mesures que vous annoncez pour lutter contre les déserts médicaux ?
Ce qui aurait été réellement innovant, en rupture véritable avec les quarante dernières années, c’est un grand plan d’investissement pour les services publics, pour le développement industriel et pour la transition écologique.
Vous annoncez un plan de 50 milliards d’euros, une somme qui sonne rond, mais qui est bien dérisoire au regard des enjeux des années à venir. Ce n’est pas avec ce plan que l’on atteindra l’objectif de la neutralité carbone en 2050, d’autant que, dans le même temps, vous n’hésitez pas à prétendre abaisser de l’équivalent de 3 % du PIB les dépenses publiques, soit 65 milliards d’euros en moins et un véritable massacre en perspective…
Dans ces conditions, comment résonnent les mesures que vous nous annoncez pour l’avenir de nos territoires ?
Refusons le fossé qui se creuse, nous dites-vous. Soit, mais comment agir sans une ambition d’égalité sur tout le territoire, sans un moratoire immédiat des réductions de dotations et des fermetures de services publics pour que plus un seul habitant de notre pays, qu’il vive dans un quartier populaire, en zone rurale ou dans la périphérie des villes, ne se sente abandonné, délaissé, méprisé, tel un citoyen de seconde zone ?
Vous annoncez une conférence des territoires : parfait. Mais pour quoi faire ? Pour réduire à deux, sous les régions, les niveaux de collectivités, avez-vous dit. Traduisons : cela signifie ou la mort des départements, ou le regroupement massif de communes qui seraient d’ailleurs privées de leurs compétences d’urbanisme.