Mes chers collègues, nous arrivons aujourd'hui au terme du travail que notre délégation consacre depuis le début de cette année à la situation des agricultrices.
Ce rapport a commencé avec le colloque que nous avons organisé le 22 février, quelques jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture, et qui, nous pouvons le dire, a remporté un vif succès. Pour notre délégation, ce colloque a été un temps fort de cette année.
J'ai l'impression que nos collègues sénateurs et sénatrices présents salle Médicis ce jour-là ont également apprécié ce moment. Je suis heureuse aussi que le public, composé dans sa grande majorité d'agricultrices, ait passé un bel après-midi au Sénat et que notre institution soit pour elles associé à ce bon souvenir. Nous avons pu mesurer la détermination de ces femmes et la passion dont elles font preuve à l'égard de leur métier.
Ce rapport donne largement la parole au terrain : il s'appuie sur les témoignages des 14 agricultrices qui ont été entendues pendant le colloque, auxquels s'ajoutent les quelque 70 témoignages d'agricultrices rencontrées lors des quatre déplacements des co-rapporteur-e-s dans la Drôme, en Vendée, en Haute-Garonne et en Bretagne. Je souhaite au passage remercier les collaborateurs et collaboratrices de nos collègues qui, dans les départements, ont contribué à la parfaite réussite de ces déplacements, dont je n'ai eu que des échos très positifs.
Outre ces « paroles d'agricultrices » qui rythment le rapport, il faut rappeler les deux tables rondes qui, le 30 mars et le 4 avril, ont permis aux co-rapporteur-e-s de travailler sur l'enseignement agricole et sur les questions sociales, et les quatre auditions de représentant-e-s des syndicats agricoles.
Au total, le travail des co-rapporteur-e-s s'appuie sur une centaine d'entretiens et témoignage !
Je voudrais aussi mentionner que l'une des interlocutrices des co-rapporteur-e-s, rencontrée en Bretagne le 14 juin 2017, a depuis été élue députée. Il s'agit de Nicole Le Peih, à qui nous adressons tous nos voeux pour la législature qui commence.
Je voudrais souligner aujourd'hui combien j'ai attaché d'importance, pendant ces trois années que nous avons passées ensemble, à l'élaboration de rapports d'information consensuels, dans le cadre de groupes de travail constitués d'un-e co-rapporteur-e par groupe (je parle de la configuration du Sénat au moment où nous avons commencé ce travail, avec un groupe Écologiste et pas encore de groupe La République en marche).
Cette méthode est devenue la « marque de fabrique » de la délégation et j'en suis fière. Je trouve qu'elle est particulièrement adaptée au sujet qui nous réunit aujourd'hui.
Le monde agricole est confronté à une crise structurelle très grave qui imprègne tous les témoignages que nous avons reçus et entendus. Les « États généraux de l'alimentation », dont la tenue a été récemment annoncée, permettront probablement de passer en revue ces sujets d'inquiétude.
Le métier agricole est certes une passion, que les agricultrices nous ont fait partager tout au long de ce travail. Mais c'est d'abord, il faut toujours l'avoir à l'esprit, un travail très dur et exigeant, qui n'enrichit pas nécessairement celles et ceux qui l'exercent... Il suffit de voir le niveau de leurs retraites ! La question des revenus a d'ailleurs très fréquemment été évoquée par nos interlocutrices.
Les six co-rapporteur-e-s vont maintenant vous présenter leur travail et les 40 recommandations qui le concluent.
Je passe la parole à Brigitte Gonthier-Maurin pour un « portrait-robot » des agricultrices aujourd'hui.