Le point abordé à l’instant par Jean-Pierre Sueur, et qui a aussi été débattu hier soir, ne saurait être considéré comme anecdotique. Il faut prendre en compte l’exaspération de toutes celles et de tous ceux qui exercent des responsabilités politiques ou qui aspirent à en exercer, face à une mise en question permanente, dans tous les domaines et sur tous les sujets.
La réserve parlementaire serait un élément de « corruption », les emplois que nous pouvons mobiliser pour exercer notre activité seraient naturellement « fictifs », et les moyens mis à la disposition des parlementaires pour leur permettre d’agir seraient forcément utilisés à des fins qui ne sont pas celles pour lesquelles ils ont été établis…
Tout cela donne une image de la représentation nationale et de la politique absolument catastrophique, qui encourage les contestations dont elle fait l’objet. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu d’abus ; on en a suffisamment parlé. Mais, par définition, les abus ne constituent pas la règle. Accepter, à travers des textes présentés de cette manière, l’idée que le Parlement et les parlementaires, loin de vouloir servir l’intérêt général, n’auraient d’autres objectifs que de servir leurs intérêts personnels, particuliers ou pécuniaires, n’est pas acceptable. Les parlementaires font aujourd’hui l’objet d’enquêtes menées par leurs propres banques au motif qu’ils sont susceptibles d’être soumis à la corruption ! Nous assistons à une remise en question de la démocratie parlementaire elle-même.