Je m'exprime, monsieur le président, au nom du groupe socialiste et républicain, qui était censé être le principal groupe d'opposition au sein de cette commission, mais qui au fond ne l'a jamais été, parce qu'il existe dans cette commission depuis bien des années déjà, et au travers de chacune des présidences que j'ai eu à connaître, depuis celle de Josselin de Rohan, un état d'esprit qui conduit à privilégier le travail en commun plutôt que l'affrontement ou l'opposition stérile. Il est vrai que les sujets sur lesquels nous travaillons le justifient largement.
Les trois années que nous venons de passer sous votre présidence ont été le prolongement de cette manière de faire. Travailler ensemble a été un plaisir, à la fois dans le partage des tâches, les prises de décision, ou encore les accords nécessaires pour régler la vie quotidienne. Ce n'est pas toujours simple, mais on y arrive : vous avez fait régner un état d'esprit tout à fait satisfaisant, qui ressemble bien à ce qu'on voudrait que soit le Sénat. Vous avez illustré cette bienveillance qui revient à la mode ; j'en suis ravi, parce que courtoisie et bienveillance sont nécessaires dans les relations humaines, y compris en politique. Malheureusement, alors que j'achève moi aussi ma carrière publique, j'ai pu constater que c'était tout de même un exercice bien compliqué ; pour autant, il ne faut pas y renoncer !
Évidemment, nous avons eu une relation privilégiée ces six derniers mois ; nous avons appris à mieux nous connaître en rédigeant un rapport ensemble. Cette période a été couronnée par une rencontre d'une heure avec le Président de la République sur ces questions de défense. Je dois dire, monsieur le président, qu'entre vous et moi il y avait au fond assez peu de différences sur ces sujets : cela permet un regard nouveau sur ce qui sépare nos partis politiques « raisonnables », de gouvernement, depuis très longtemps et qu'on se refuse parfois à voir. Merci donc pour cette façon de travailler : chacun garde naturellement ses propres convictions, mais si une telle attitude pouvait se poursuivre à l'avenir, ce serait vraiment une bonne chose ; nous comptons sur notre futur président pour faire prévaloir cet état d'esprit. (Applaudissements).