Le Sénat a opposé une question préalable au budget 2017, qu'il jugeait insincère. Ce que confirme, à présent, la Cour des comptes. Je suis donc surpris que cela semble une découverte pour le Président de la République, le Premier ministre et l'ensemble du gouvernement. C'est pour moi la dernière occasion d'intervenir en commission, et mon propos sera, hélas, teinté d'un peu d'amertume. Après seize ans passés au Sénat, j'ai le sentiment que l'on a beaucoup prêché dans le désert. Président du groupe d'étude de l'élevage, je suis intervenu sur tous les budgets de l'agriculture, et si je vous suis reconnaissant, monsieur le ministre, pour votre action à la tête de ce ministère, je constate cependant que l'agriculture se trouve dans une situation qui n'a jamais été aussi mauvaise. Comment admettre que des éleveurs doivent vivre avec 300 ou 400 euros par mois ? On se demande à quoi notre travail a servi. C'est la question que je me pose à la veille de mon départ.
Quand on parle de l'agriculture, on dit toujours : « C'est la faute à Bercy. » Bruno Le Maire est aujourd'hui à Bercy, monsieur le ministre, et l'on ne pourra pas dire que le ministre de l'économie ne connaît pas le monde agricole. Pensez-vous avoir les coudées franches pour vous faire, à Bercy, le défenseur de l'agriculture, afin que l'on ne revive pas ce que l'on a vécu ces dernières décennies ? Cela me donnerait un peu d'espoir.