La France a perdu plus de deux millions d'emplois industriels en l'espace d'une trentaine d'années. Dans le contexte de concurrence parfois sauvage d'une mondialisation exacerbée, le rôle de l'Etat peut être décisif. Elue d'une grande région automobile, je sais que cette industrie n'aurait pas connu un tel développement sans la volonté de l'Etat en matière d'aménagement du territoire et de reconversion industrielle. Nous avons aujourd'hui des usines compétitives, qui exportent dans le monde entier. Pourvu que cela dure... En revanche, la sidérurgie, longtemps portée par les pouvoirs publics, souffre aujourd'hui d'une forme d'abandon, même si l'on peut se réjouir de l'impulsion que l'Etat veut donner à la recherche - je pense notamment à l'entreprise Vallourec. Développer l'industrie existante reste nécessaire pour maintenir l'emploi dans nos territoires, même si certaines régions, comme le Nord-Pas-de-Calais-Picardie avec Rev3, la « troisième révolution industrielle », se sont engagées sur de nouvelles voies. Quelle est votre stratégie pour accompagner les politiques industrielles dans les territoires qui ont beaucoup donné à la nation ? Je pense, dans le Nord, à feu l'exploitation minière, ce qui m'amène à ma deuxième question. L'évolution des marchés des matières premières critiques et stratégiques est préoccupante. Les solutions envisagées aujourd'hui par les chercheurs et les industriels peuvent être mises en oeuvre, sans même qu'il soit besoin de décider d'une inflexion politique majeure. Êtes-vous sensible, monsieur le ministre, à la mise en place d'une stratégie à moyen et long terme dans la perspective d'une nouvelle politique minière ?