Nous sommes au bout de l'exercice. Je souhaite que, d'ici à cinq ans, il y ait moins de dépenses publiques et plus de richesse nationale. Cela ne m'interdit pas d'être ouvert aux critiques, aux remarques et aux propositions visant à améliorer les décisions prises.
J'ai été très ému par les propos de mon ami Gérard Bailly. Il a, en somme, posé la question de l'efficacité des décisions politiques que nous prenons. Cela fait vingt ans qu'on dit qu'il faut baisser la dépense publique ! Cela fait vingt ans qu'on dit qu'il faut renoncer au chômage de masse ! Cela fait vingt ans qu'on dit qu'il faut arrêter la désindustrialisation ! Vos remarques, cher Gérard Bailly, valent pour tous les secteurs. Nous pays est noué et il faut le dénouer. Sinon, on se contente de petites réformes homéopathiques. Je revendique notre choix, qui est celui de la baisse des dépenses publiques et des impôts. Il faut aller loin et fort, sinon il ne se passe rien !
Dans le secteur de l'agriculture, nous n'avons pas fait suffisamment. Nous n'avons pas clarifié le modèle que nous souhaitions pour les paysans. Nous ne leur avons pas dit où nous voulions aller en termes de production. Notre rôle n'est pas de décider de tout, mais de donner le cap. Celui que nous nous fixons pour l'industrie est très simple : favoriser l'industrie de matière grise et d'innovation, pour éviter la disparition.
Pour l'agriculture, c'est la même chose : soit nous avons des produits de qualité que nous exportons sur les marchés étrangers, soit nous maintenons nos agriculteurs dans le mythe qu'on peut tout produire n'importe comment, dans de mauvaises conditions et sans compétitivité.
Cher Gérard Bailly, vous avez fait du bon travail pour l'agriculture. Je pense notamment au Groupe export France destiné à favoriser l'exportation de la viande bovine française. Notre message en faveur de l'exportation a été entendu également dans le secteur de l'élevage porcin. Certes, on peut se battre pour une meilleure répartition des marges, mais il faut surtout exporter, c'est ce qui permettra à nos éleveurs de s'en sortir. Le prix du kilo de porc s'est établi, de 2016 à 2017, à 1 euro. À ce niveau-là, les paysans crèvent. Il a ensuite atteint 1,30 euro, parce que les Chinois ont demandé 75 000 tonnes de porc supplémentaires ! C'est la raison pour laquelle il faut créer de nouveaux débouchés et penser différemment notre agriculture, avec des produits de qualité, que nous exporterons sur les marchés en croissance. Il n'y a pas d'avenir en France pour les produits bas de gamme, sans goût, sans saveur, sans qualité sanitaire, sans respect du bien-être animal.