Je ne suis pas d'accord avec vous ! En tenant des propos idéologiques sur la finance, on fait mal à l'économie française. Je le rappelle, les grandes institutions bancaires européennes sont françaises. Pourquoi dévaloriserait-on nos atouts ? Ce sont les mêmes qui tapent sur Total, Renault ou Peugeot ! Je suis fier de ces entreprises qui se portent bien. Notre discours, qui traduit notre vision de l'économie, est très important, parce qu'il est écouté au-delà de nos frontières. En tant que ministre de l'économie et des finances, je n'ai pas l'intention de trier entre les bons et les mauvais emplois : un emploi est un bon emploi ; je n'ai pas l'intention de trier entre les bonnes et les mauvaises industries : tout ce qui est industriel est bon pour notre pays.
J'en viens à la question des matières premières et de la sidérurgie. Notre surcapacité est liée à la production chinoise, laquelle conduit à un effondrement des cours et à un dumping dramatique dans un secteur qui continue d'employer 40 000 personnes en France. La bataille sera difficile, dans la mesure où la réduction de la production chinoise et la fermeture de sites de production menacent des centaines de milliers d'emplois en Chine. Nous avons conscience du problème, dont nous discutons avec les États-Unis et la Chine. Pour autant, je ne peux pas vous assurer que le problème sera réglé dans quelques mois !
Monsieur Dubois, vous avez évoqué la notion de seuil, qui est d'ores et déjà présente dans le cadre de la loi travail. En effet, le regroupement des différentes instances de représentation du personnel permet de facto de faire bouger les seuils. Faut-il aller plus loin ? Ouvrons la discussion dans le cadre de la discussion du projet de loi de transformation des entreprises françaises !
Monsieur Le Scouarnec, je ne suis pas hostile à une évaluation plus précise des effets du CICE, qui est destiné à soutenir les entreprises ayant un problème de compétitivité-coûts avec des charges trop élevées. Il doit bénéficier en priorité aux TPE et PME. Pourquoi ne pas renforcer le rôle de contrôle des politiques publiques du Parlement ? Si on veut éviter l'inflation législative, donner davantage de poids à ce contrôle me paraît une excellente idée.
Monsieur Chatillon, l'augmentation de la TVA, pour les services de Bercy, constitue bien entendu la solution miracle ! Cela entraîne des recettes importantes, qui rendent inutiles l'effort d'économie sur les dépenses. Avec Gérald Darmanin, nous nous sommes opposés à cette solution de facilité, qui augmente encore le niveau des prélèvements obligatoires en France. Si vous ouvrez cette boîte de Pandore, vous ne faites plus aucune économie ! Une telle mesure pèse certes en partie sur les importations, mais aussi sur les consommateurs français, surtout les plus modestes.