Intervention de Agnès Canayer

Réunion du 25 juillet 2017 à 9h30
Questions orales — Développement des ports de l'axe seine

Photo de Agnès CanayerAgnès Canayer :

Madame la ministre, l’attractivité des ports de l’axe Seine est un enjeu essentiel pour l’économie normande, mais aussi, et avant tout, pour l’économie française.

Situés le long de la Seine, les ports du Havre, de Rouen et de Paris sont reliés directement à l’arc atlantique et constituent donc de formidables portes d’entrée pour le commerce extérieur français. Or les ports de l’axe Seine, réunis au sein du GIE HAROPA, sont en concurrence directe avec les ports du nord de l’Europe, Rotterdam, Anvers et Hambourg.

Plusieurs facteurs handicapent aujourd’hui les ports normands et, plus globalement, les ports français. Ces handicaps tiennent notamment à la gouvernance, aux règles d’occupation du domaine public maritime, à la fiscalité, aux aides de l’État ou encore aux infrastructures.

La qualité des infrastructures est une condition indispensable pour étendre l’hinterland portuaire.

L’exemple du port d’Anvers, deuxième port d’Europe, qui poursuit et amplifie ses investissements dans les infrastructures fluviales et ferroviaires, témoigne de la nécessité de s’adapter pour capter toujours plus de marchés. Tout y est mis en œuvre pour favoriser l’attractivité du port, qui voit l’activité de son nouveau terminal à conteneurs monter en charge. Aujourd’hui, près de 40 % des marchandises y sont acheminées par le transport fluvial et 13 % le sont par fret ferroviaire.

En comparaison, le port du Havre achemine 80 % de ses marchandises par la route, 15 % par le transport fluvial et 5 % seulement par le fret ferroviaire.

Or la concentration des acteurs maritimes et le gigantisme des navires entraînent une mutation forte du transport maritime, qui impose aujourd’hui une véritable massification des moyens de transport des conteneurs. La densification par le transport ferroviaire, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement, est essentielle pour maintenir la compétitivité des ports français, d’autant que la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, puis la programmation pluriannuelle de l’énergie, ont mis l’accent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment celles de CO2. Le report du transport de marchandises de la route vers le fret ferroviaire est aujourd’hui essentiel ; il s’inscrit dans cette démarche.

Les enjeux justifient l’évolution de nos infrastructures ferroviaires pour mieux connecter les ports de l’axe Seine à l’hinterland européen. De plus, la compétitivité des ports nécessite aujourd’hui l’élaboration d’une véritable politique maritime et portuaire qui valorise les atouts maritimes.

Madame la ministre, j’aimerais savoir quelles seront vos premières décisions pour montrer cette volonté de renforcer la compétitivité des ports normands et donner à notre pays une véritable politique maritime portuaire.

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