Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 25 juillet 2017 à 9h30
Questions orales — Développement des ports de l'axe seine

Elisabeth Borne, ministre auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargée des transports :

Madame la sénatrice, je partage pleinement l’idée que nos ports n’ont pas aujourd’hui la place qu’ils devraient avoir dans la compétition européenne. L’exemple des ports normands est significatif à cet égard.

Le renforcement de la compétitivité de nos ports est un enjeu stratégique fort. Vous pouvez compter sur moi pour m’atteler, dans les mois qui viennent, à leur développement.

Comme vous l’avez évoqué, cela passe par un ensemble de mesures. Parmi celles-ci, le renforcement de la gouvernance à l’échelle des principaux corridors est nécessaire.

À cet égard, je veux saluer la démarche d’HAROPA, qui développe, depuis plus de cinq ans maintenant, des synergies entre les trois ports de l’axe Seine, lesquels se coordonnent pour former un acteur portuaire intégré, attractif et durable.

Il faudra également refonder le modèle économique de nos ports pour leur donner les moyens réels de leur développement. À cet égard, je serai notamment attentive à la clarification des relations financières et fiscales entre l’État et ses établissements publics portuaires.

Je souhaite également que l’on examine les conditions qui permettront de faciliter l’implantation, sur le domaine portuaire, d’activités industrielles et logistiques, lesquelles sont une source importante de revenus pour les autres ports européens.

Comme vous l’avez souligné, il faut aussi soutenir la desserte massifiée de nos places portuaires. Au sein du port du Havre, l’État, en investissant aux côtés du port et des collectivités pour la construction d’un nouveau terminal multimodal, a soutenu un véritable outil industriel, même s’il faut encore développer le trafic et enrichir les services offerts par ce terminal.

Ainsi que vous l’avez indiqué, la compétitivité d’un port dépend également de sa capacité à desservir son arrière-pays par les transports terrestres. De ce point de vue, il est vrai que le mode ferroviaire n’occupe pas la place qu’il devrait avoir dans la desserte du port du Havre. Cette situation doit évoluer dans les prochaines années et le Gouvernement y est pleinement engagé.

Ainsi, les premiers travaux de modernisation de la ligne Serqueux-Gisors-Pontoise viennent de débuter. Il s’agit de créer un itinéraire fret alternatif à celui de l’axe historique de la vallée de la Seine, actuellement proche de la saturation. La mise en service est attendue à l’été 2020. Par ailleurs, on sait qu’il existe également des réserves de capacité pour ce qui concerne la desserte fluviale.

Tous ces sujets seront débattus à l’automne, dans le cadre des Assises de la mobilité, où je souhaite que les enjeux de la logistique puissent faire l’objet d’une concertation spécifique, en associant notamment les acteurs portuaires, avec l’ambition de traduire ces orientations en véritables plans d’action à mettre en œuvre à court, moyen et long termes.

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