Les questions de défense sont naturellement revenues sur le devant de la scène. La paix régnant, ce volet qui était partie intégrante de l'Union européenne n'a guère été développé. Aujourd'hui il devient prégnant, d'autant que le départ du Royaume-Uni nous oblige à reconsidérer les équilibres. Nous devons parler d'une seule voix. L'élargissement de l'Union a contribué à rendre nécessaire un débat sur notre vision de la politique de défense : les États membres ont chacun leur histoire, mais où il y a une volonté, il y a un chemin. Vous soulignez à bon droit l'articulation essentielle avec l'OTAN, mais l'Europe est un espace original, stratégique, et nous devons avoir une défense à la hauteur de ce territoire. La présidence de Donald Trump, la politique de Vladimir Poutine nous y incitent. Mme Mogherini a présenté les perspectives d'une nouvelle politique de sécurité et de défense : êtes-vous favorable à une défense européenne spécifique ?