Encore faut-il passer de la parole aux actes.
Vous avez vous-même rappelé que, s’il n’est pas saisi, d’ici mai prochain, par l’assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie, l’État devra organiser, en novembre 2018, la consultation pour l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
En clair, dans quinze mois, la Calédonie décidera de son accession ou non à l’indépendance.
Alors que l’issue de ce référendum est connue d’avance, le risque est grand que ce scrutin, de nature exagérément binaire, mal préparé, remette le feu aux poudres.
À ce titre, permettez-moi de citer Michel Rocard : « Personne ne peut avoir dans la tête que la question qui va être posée à ce référendum soit choisie de manière à diviser les Calédoniens en deux paquets égaux. Parce que là, on est sûr qu’ils recommenceront à se taper dessus. »
Monsieur le président du Sénat, vous avez vous-même affirmé à plusieurs reprises que l’État devait nous accompagner dans la recherche des convergences nécessaires à la définition de notre destin commun.
Sur le plan local, nous avons pris l’initiative d’organiser les États généraux de l’avenir, forme de « palabre à l’océanienne », pour échanger et rechercher avec la population et l’ensemble des forces politiques ce qui nous unit, ce qui nous rassemble, afin que cette consultation ne soit pas mortifère.
Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt, lors de votre venue annoncée en Nouvelle-Calédonie, dont je vous rappelle la devise : « Terre de parole, terre de partage », à vous engager dans ce grand palabre pour l’avenir ? Et, puisque vous avez insisté sur la dimension personnelle de votre engagement, pourriez-vous nous dire comment vous comptez le traduire dans les faits ?
Monsieur le Premier ministre, la parole de l’État est attendue à Nouméa. La parole de la France est attendue dans le Pacifique !