En effet, 80 % des bénéficiaires disposent des ressources inférieures au SMIC, et, pour plus de la moitié d’entre eux, elles sont inférieures au seuil de pauvreté.
Voilà la triste réalité !
Cette mesure est aveugle, elle frappe les plus pauvres ; vous devez la supprimer.
Chacun a accepté la nécessité, pour notre pays, de faire des économies afin que nos enfants et nos petits-enfants ne paient pas les pots cassés de notre irresponsabilité, mais pas de cette façon, monsieur le Premier ministre, pas contre ceux qui supportent déjà le calvaire des fins de mois difficiles §quand d’autres verront avec satisfaction leur impôt sur la fortune diminuer.
Qui plus est, ce projet fait entendre une petite musique fort déplaisante, car il consiste à montrer du doigt celles et ceux qui, dès lors qu’ils touchent les aides sociales, seraient autant d’assistés, voire des fraudeurs.
Mes chers collègues, dans le monde curieux où nous vivons, ceux qui gagnent 20 000 euros par mois persuadent ceux qui en gagnent 1 800 que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535 euros… Et ça marche ! §Eh bien moi, je vous le dis : cela suffit !
Il est en effet stigmatisant de diminuer de cinq euros par mois l’aide personnalisée au logement pour six millions et demi de ménages parmi les plus défavorisés.
Je vous suggère de prélever 0, 07 % par an sur le patrimoine de cinq cents plus grosses fortunes de France §ou encore douze euros par mois sur le revenu des 10 % les plus riches. Cela rapporterait strictement la même somme et serait beaucoup plus équitable.
Je vous le demande solennellement, monsieur le Premier ministre, revenez sur cette mesure, parce qu’elle est injuste, parce qu’elle touche également 800 000 jeunes, qui ont besoin d’être écoutés et d’être soutenus plutôt que d’être stigmatisés.