Appartenant, avec d'autres de mes collègues, au conseil d'administration de l'agence, je tiens à remercier M. le directeur général du travail qu'il mène depuis trois ans au sein de l'énorme machine qu'est l'ANSM.
Le cloisonnement établi entre le conseil d'administration et la direction générale constitue un véritable problème. L'évocation de l'affaire Biotrial nous a ainsi valu quelques frictions avec la présidente du conseil d'administration de l'agence. La transparence que vous avez évoquée, monsieur le directeur général, reste donc encore un peu floue pour nous...
Pour ce qui concerne les médicaments, l'agence doit résoudre des problèmes d'expertise, de sécurité et d'approvisionnement. Le domaine de la pharmacovigilance, qui permet une remontée des informations, ne fonctionne pas encore très bien. J'en veux pour preuve les difficultés que vous rencontrez pour vous faire connaître auprès des médecins, mais aussi des pharmaciens. Je pense notamment à la décision prise au mois de juillet de délivrer sur ordonnance tous les produits à base de codéine, décision qui a semé le désarroi, dans la mesure où une cinquantaine de sirops sont à base de codéine !
Quant aux dispositifs médicaux, leurs prescriptions sont différentes, ce qui pose problème.
J'observe également que les experts externes sont peu sollicités, sans doute faute de moyens financiers. Le dispositif est donc lacunaire, et il s'avère difficile, dans le cadre de l'expertise, d'obtenir une analyse totalement objective. Car ce sont toujours les mêmes inspecteurs qui interviennent. Il conviendrait d'élargir ce cercle, au moins au niveau européen.
Enfin, monsieur le directeur général, l'ANSM pourrait-elle jouer un rôle actif pour faire en sorte que l'Agence européenne, l'EMA s'installe dans notre pays ?