Intervention de Didier Roux

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 26 juillet 2017 à 17h30
Auditions ouvertes à la presse sur le thème : « le bâtiment face aux enjeux de la recherche et de l'innovation » de M. Francis Allard professeur émérite au laboratoire des sciences de l'ingénieur pour l'environnement lasie umr cnrs-université de la rochelle M. Didier Roux ancien directeur de la r-d du groupe saint-gobain académie des technologies et M. Etienne Wurtz directeur de recherche laboratoire d'énergétique du bâtiment institut national de l'énergie solaire ines cea

Didier Roux, ancien directeur de la R&D du groupe Saint-Gobain, membre de l'Académie des technologies :

Quand je parle du client final, je parle de nous, nous comme particuliers, les consommateurs qui avons fait rénover notre maison, qui avons à acheter ou construire une maison, qui avons à habiter dans des locaux tertiaires dans notre vie professionnelle. Bref, le client final, le consommateur final n'est pas satisfait de ce que lui offre cette filière. N'importe quelle étude conclut à un taux de satisfaction ou d'insatisfaction, cela revient au même, d'environ 50 %. Et cela dans un monde où, lorsqu'un nouveau produit mis sur le marché ne recueille pas un taux de satisfaction de 80 %, vous pouvez considérer que votre produit n'est pas accepté par le marché, et n'a aucune chance d'être vendu. Vous voyez l'ordre de grandeur du décalage existant entre la satisfaction liée à l'achat d'une voiture, d'un ordinateur, peu importe, d'un bien de consommation, et celle liée au fait d'acheter ou de faire construire une maison, ou de faire rénover votre appartement. Il existe un décalage profond qui n'est d'ailleurs pas propre à la France, même si la France ne fait pour autant pas partie des très bons élèves. Il s'agit du premier problème.

Le second problème tient au déficit d'amélioration de la productivité du travail, dans le secteur. De quoi est-il question ? La productivité du travail représente la valeur ajoutée par une heure de travail d'une personne qui travaille dans un domaine technique déterminé. Les données chiffrées sont très facilement accessibles sur le site de l'INSEE, qui mesure cette productivité du travail, dans tous les secteurs depuis 1950. Pour donner un ordre de grandeur, le monde industriel a gagné un facteur 16, c'est-à-dire 1 600 % de gain entre 1950 et 2015. Le monde du bâtiment et de la construction en général a péniblement gagné un facteur 3, et, ce qui est encore plus inquiétant, depuis une quinzaine d'années, le monde de la construction perd en productivité du travail.

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