Je voudrais revenir sur un point mentionné dans les recommandations : la question de l'augmentation ciblée des investissements publics, nécessaire dans la filière. Cette nécessité est une opinion largement partagée, je crois, ici à l'OPECST, d'autant plus que le rapport insiste sur le fait que le spatial reste un domaine relevant de la souveraineté. La question qui se pose est : comment procéder ?
Développer davantage le volet spatial au sein de la loi de programmation militaire (LPM) pourrait être un vecteur. Il y a évidemment le vecteur du programme d'investissements d'avenir (PIA) qui existe déjà, mais on devrait peut-être aller jusqu'à sanctuariser un volet PIA spatial, car on voit bien qu'il y a des tentations, au sein du Commissariat général à l'investissement (CGI), de privilégier de nouveaux investissements, avec le risque de se retirer de là où ça marche vraiment. Or, en matière de recherche, il faut aussi travailler dans la durée. Quel est votre point de vue sur ces questions de vecteurs du financement et du montant du financement ? Quand on lit le rapport sur le volet financier, c'est assez effrayant. Lorsque l'on se rend compte que l'augmentation budgétaire des États-Unis correspond finalement à l'ensemble du budget annuel du CNES, cela fait réfléchir.
Il y a là quelque chose qui est en train de se jouer, et si nous souhaitons que la France continue d'exister de manière significative dans le concert des nations en matière spatiale, il y a une prise de conscience qui doit être davantage développée.