Intervention de Jean-Claude Bodin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 octobre 2017 à 9h45
Projet de loi de finances pour 2018 — Audition de M. Jean-Paul Bodin secrétaire général pour l'administration du ministère des armées

Jean-Claude Bodin :

Il me semble évident que le service national universel ne peut pas relever uniquement du ministère des armées. Nous sommes totalement incapables d'accueillir 800 000 jeunes Français pendant un mois, faute de locaux, d'encadrement et de moyens. Cela étant dit, cette mission nous concerne directement, d'abord parce que le lien entre les armées et la Nation est l'une de nos préoccupations, ensuite parce que nous organisons la Journée Défense et Citoyenneté, mais aussi le recensement des jeunes en liaison avec les collectivités locales, via l'application Ma JDC sur mon portable.

Une mission d'inspection ministérielle et interministérielle est chargée de faire un état des lieux très précis des dispositifs existants. Par ailleurs, une commission interministérielle devrait être créée très prochainement afin de réfléchir au service national universel, à ses objectifs et aux moyens de les atteindre.

Mme la ministre des armées, Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre et M. le ministre de l'éducation nationale ont écrit au Premier ministre conjointement sur ce sujet afin que leurs services soient associés à cette réflexion. L'Assemblée nationale a mis en place une mission parlementaire sur ce sujet. Les travaux vont s'engager. Ce qui est certain, c'est que cette question relève du niveau interministériel, en relation très étroite avec les collectivités locales. Pour notre part, nous avons proposé de réaliser une expérimentation en 2019 dans une région.

La grande nouveauté du projet de loi de programmation militaire par rapport aux exercices précédents, c'est que la trajectoire en crédits et en effectifs est connue. Cela étant dit, beaucoup de besoins apparaissent et les demandes d'équipements sont importantes. Les discussions sont difficiles et tendues, ce qui est normal à ce stade. Cela a été dit, le niveau d'engagement des armées est supérieur de 30 % aux contrats opérationnels. Du coup, les matériels vieillissent. Il y a également des besoins en infrastructures. La condition du personnel doit aussi être prise en compte. Les besoins dépassent largement les ressources ! Il va donc falloir faire des choix et prendre en compte la revue stratégique. L'évolution des menaces pourrait nous conduire également à revoir des orientations décidées antérieurement.

Malgré tout, les besoins exprimés par les armées s'inscrivent dans la continuité de la précédente loi de programmation. Des programmes vont être poursuivis. Compte tenu de l'évolution des techniques, il faudra également prévoir des crédits afin de favoriser l'innovation.

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