Les récentes élections législatives en Allemagne ont donné les résultats que nous connaissons. C’est un fait, ces élections ont consacré la victoire de la CDU, et, comme c’est souvent le cas en Allemagne, celle qui était désignée par le parti principal pour devenir chancelière doit constituer une coalition pour gouverner. Elle va s’y employer.
Que s’est-il passé depuis ces élections ? Le Président de la République, le 26 septembre dernier, à la Sorbonne, a proposé à l’ensemble de nos partenaires européens de retrouver le sens de l’ambition collective qui avait été à l’origine de la construction européenne et d’avancer plus vite dans un certain nombre de domaines, à savoir le numérique, la zone Euro, la convergence sociale et fiscale ou encore la transition écologique.
Deux jours plus tard, soit le 28 septembre, lors du sommet informel qui s’est tenu à Tallinn, tous les chefs d’État ou de gouvernement se sont accordés sur un constat au fond évident : l’Europe doit se transformer si elle veut répondre à la promesse initiale ; elle doit se transformer, car tout le monde voit bien que son fonctionnement actuel n’est pas à la hauteur des enjeuxqu’elle doit affronter.
Le chemin tracé par le Président de la République et l’ambition du projet qu’il a proposé ont été salués, singulièrement par la Chancelière Merkel et par l’Allemagne. Nous sommes donc tous d’accord sur l’objectif : il nous faut décider un nouvel horizon commun et remettre l’Europe en mouvement. C’est indispensable !
Je dirai que la discussion ne fait que commencer. Il était sain que la France fasse connaître sa position, utile qu’elle dise où elle voulait aller et quelles propositions elle formulait. Maintenant, la discussion va se dérouler entre les États, à l’intérieur du Parlement européen et, je l’espère, comme l’a souhaité le Président de la République, au sein même des peuples. En effet, cette discussion doit avant tout être populaire, nationale, afin que l’on puisse avancer.
La feuille de route qui a été fixée permettra, lors du Conseil européen des 19 et 20 octobre, puis lors du Conseil suivant des 14 et 15 décembre, de discuter entre les chefs d’État ou de gouvernement non seulement de ces propositions, mais aussi de celles qui ont été formulées par le président Juncker lors de son intervention voilà quelques semaines.
Ce qui est lancé, mesdames, messieurs les sénateurs, c’est une dynamique et c’est peut-être, à certains égards, une course contre la montre. Nous devons impérativement faire en sorte que l’Europe ne se satisfasse pas de la situation dans laquelle elle se trouve et qu’elle se remette en mouvement. C’est le sens des propositions fortes qui ont été formulées par le Président de la République et c’est, je l’espère, le début d’un débat auquel nous tous participerons, non seulement ici, mais aussi au-delà de cet hémicycle.