Vous avez raison, voilà un dossier dans lequel l’idéologie n’a pas sa place. En effet, quand il s’agit de créer un champion industriel européen, de défendre cette ambition européenne et les emplois concernés, nous ne devons pas avoir d’approche idéologique.
Lorsque l’État a négocié avec Bouygues les titres et le portage, son objectif était de stabiliser le capital de l’entreprise tout en l’accompagnant dans la conduite et l’élaboration de ce projet stratégique. Il poursuivait un seul objectif : trouver une garantie pérenne pour l’emploi et pour notre économie. Ce sera désormais chose faite, monsieur le sénateur, avec le rapprochement d’Alstom et de Siemens Mobility. L’État actionnaire a donc joué son rôle d’accompagnement de l’entreprise dans cette phase de transition stratégique alors nécessaire pour une entreprise qui était menacée.
La nouvelle entreprise aura un actionnariat stable, avec un ancrage franco-allemand solide, un projet stratégique clair reposant sur des positions et des technologies reconnues. Notre objectif est en effet que l’État puisse rester un acteur majeur pour la nouvelle entreprise grâce à la commande publique et en s’adossant sur les régions, lesquelles seront, là encore, des acteurs majeurs.
Dans ces conditions, la présence de l’État au capital en tant qu’actionnaire minoritaire n’aurait strictement aucun intérêt pour la gouvernance de cette entreprise. Nous avons préféré négocier des engagements clairs, qui permettent, dans le cadre de ce rapprochement, de faire émerger un champion européen, mais un champion européen qui s’engage.
L’accord avec Siemens reposait sur la condition que l’État ne lève pas cette option et ne soit pas au capital. C’est justement cette discussion qui a permis de dégager des garanties, qu’il s’agisse d’assurer la pérennité des emplois, de préserver l’équilibre de la gouvernance, de maintenir le siège en France ou de conserver une direction générale française.