Intervention de Nathalie Delattre

Réunion du 10 octobre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Maisons de l'emploi

Photo de Nathalie DelattreNathalie Delattre :

Madame la ministre du travail, je souhaite vous interpeller sur une décision préjudiciable que vous allez prendre pour les 126 maisons de l’emploi dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018. Ce dispositif, mis en place par Jean-Louis Borloo dans la loi de cohésion sociale de 2005, a démontré depuis lors toute sa pertinence. Nombre de rapports d’évaluation en témoignent : pertinence en matière de plan de formation, pertinence dans l’analyse des besoins des entreprises et pertinence, évidemment, dans la GPTEC, gestion prévisionnelle territorialisée des emplois et des compétences.

En clair, ces maisons sont des lieux reconnus d’ingénierie et de construction collective de l’emploi. Elles étaient initialement financées de manière paritaire par l’État et les collectivités. Pourtant, aujourd’hui, ce sont les collectivités qui assument le budget des maisons de l’emploi à hauteur de 65 %.

De 82 millions d’euros en 2007 à 21 millions d’euros en 2017, vous prévoyez un financement pour 2018 de 10, 5 millions d’euros et de zéro euro pour 2019. Persévérer dans votre décision, c’est ne plus permettre à la ville de Bordeaux de porter les 215 000 heures d’insertion ouvertes auprès des jeunes de nos quartiers ! Persévérer dans votre décision, c’est empêcher, à Strasbourg, le PLIE, le plan local pour l’insertion et l’emploi, d’assurer la mobilité professionnelle vers l’Allemagne des jeunes en insertion. Et je pourrais vous citer bien d’autres exemples…

Force est de constater un nouveau désengagement de l’État sur une politique prioritaire. Est-ce ce signal, madame, que vous voulez envoyer, comme ministre du travail, à tous nos jeunes et à tous nos chômeurs de longue durée ?

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