Intervention de Georges Patient

Réunion du 17 octobre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Finances locales ultramarines

Photo de Georges PatientGeorges Patient :

Ma question s'adresse à Mme la ministre des outre-mer.

Dans une Guyane qui ne s’est toujours pas apaisée depuis les événements de mars et avril derniers, deux sujets très brûlants exaspèrent les habitants.

Le premier concerne l’immigration clandestine, qui se poursuit à un rythme effréné : plus de 11 000 demandes d’asile, soit autant qu’en France hexagonale, recensées dans un territoire de 250 000 habitants, à tel point que certains n’hésitent pas à parler de « génocide par substitution ».

Le second sujet de crispation porte sur le respect des accords de Guyane et leur absence de visibilité dans les documents budgétaires et dans le grand plan d’investissement.

Je veux espérer que le Président de la République, qui se rend en Guyane en fin de semaine prochaine, apportera à la population les réponses attendues sur ces deux questions incontournables.

Je voudrais cependant surtout évoquer devant vous le dernier rapport de la Cour des comptes, d’une violence inédite à l’égard des élus d’outre-mer. Dans la foulée de cette charge, le président de la chambre régionale des Antilles-Guyane, sortant de son rôle, car s’y sentant autorisé, appelle la population à sanctionner les élus ! En outre-mer tout paraît permis…

Une telle posture de la Cour des comptes est d’autant plus désolante que ce rapport est parsemé d’erreurs grossières. En effet, pour étayer sa démonstration, qui consiste à dire que les collectivités d’outre-mer sont très riches et que leurs difficultés financières découlent uniquement d’une mauvaise gestion, la Cour n’hésite pas à faire des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être.

Pourquoi une telle charge, alors que nous savons tous que les collectivités d’outre-mer se trouvent dans une impasse budgétaire structurelle ? Est-ce pour masquer les graves manquements dont elles pâtissent en matière de péréquation ?

La Cour finit tout de même par reconnaître cette situation dans son rapport, pour la première fois. Les représentants des villes capitales des outre-mer et moi-même ne cessons pourtant de le clamer haut et fort depuis dix ans. Il s’agit toutefois d’une avancée majeure…

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