Intervention de Angèle Préville

Réunion du 17 octobre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Harcèlement

Photo de Angèle PrévilleAngèle Préville :

Ma question s’adresse à Mme la secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Longtemps, les femmes se sont tues, parce que le moyen de survie en milieu hostile est d’être comme étranger à soi-même. Les femmes en phase de dissociation après une agression ne parlent pas. Mais la parole des femmes vient de se libérer, au travers de dizaines de milliers de tweets. Devant cette clameur qui s’élève, que comptez-vous faire, madame la secrétaire d’État ? Ce cri qui s’étouffait dans nos gorges, le voilà enfin audible par le truchement des réseaux sociaux. Sa portée est considérable, et il doit être non seulement entendu, mais vraiment pris en compte. Des mesures concrètes, d’application rapide, doivent être prises pour venir au secours des femmes qui ont osé s’exprimer.

Mais agir ne doit pas seulement consister à panser les plaies ; il faut s’attaquer aux racines du mal.

Peut-on envisager la tenue d’un débat de moralisation générale qui permettrait de mettre en question la pornographie accessible à tous, notamment à nos enfants, la publicité qui entretient l’idée que nous, les femmes, sommes des objets ? Sans oublier l’éducation des garçons, peut-on envisager la mise en œuvre d’un volet pédagogique d’information des filles, absolument nécessaire et aujourd’hui cruellement absent, sur les dangers d’être une femme dans notre société ? Qu’envisagez-vous concernant ces hommes de pouvoir ayant abusé de leur position dominante pour contraindre des femmes à ce qu’elles ne voulaient pas ? Je me prends à rêver –c’est un rêve subversif ! – que, dans les entreprises ou les administrations, les présidents, les directeurs, les chefs d’équipe ayant fauté soient systématiquement remplacés par des femmes.

Enfin, je pense aux femmes qui ne peuvent s’exprimer, celles qui sont victimes de violences dites pudiquement « conjugales ». C’est un crime de masse qui est passé sous silence et qui concerne environ 130 femmes par an. Que proposez-vous de concret pour réduire le nombre de ces victimes ? Peut-on envisager une médiatisation à la fois nationale, par une information claire dans les journaux, et locale, …

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