Intervention de Catherine Morin-Desailly

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 18 octobre 2017 à 10h30
Rentrée universitaire — Audition de M. Gilles Roussel président de la conférence des présidents d'université cpu

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly, présidente :

Mes chers collègues, après notre réunion de la semaine dernière consacrée à la rentrée scolaire, je suis heureuse d'accueillir aujourd'hui M. Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université (CPU) pour évoquer avec lui le bilan de la rentrée universitaire 2017-2018.

Avant de lui donner la parole, permettez-moi de rappeler quelques éléments de contexte. Chaque année, l'enseignement supérieur français accueille environ 30 000 étudiants supplémentaires. C'est une chance formidable pour notre jeunesse et notre pays tout entier. Pourtant, et même si le même scenario se répète chaque année, les ministres successifs du précédent quinquennat ont semblé à chaque fois découvrir l'ampleur du phénomène et le subir sans jamais véritablement l'anticiper. Face à cet afflux de nouveaux étudiants et le plus souvent sans aucun moyen nouveau, les universités ont tenté, tant bien que mal, de s'adapter, de pousser les murs, de revoir leurs modalités pédagogiques ...

Mais cette rentrée 2017 est peut-être pire que les autres :

- À la mi-juillet 87 000 candidats inscrits sur Admission Post Bac (APB) n'avaient reçu aucune proposition d'affectation ;

- Dans 169 licences (en sciences et techniques des activités physiques et sportives -STAPS-, en sciences de l'éducation, dans les arts du spectacle, en droit, en information et communication), c'est le tirage au sort qui a départagé les candidats !

- Et alors que la rentrée universitaire est en cours, 4 000 candidats sont encore « sur le carreau ».

La ministre Frédérique Vidal, que nous avons récemment auditionnée, a lancé à la mi-juillet une concertation sur l'accès au premier cycle, qui s'achève demain. Un projet de loi devrait être déposé dans les prochaines semaines sur le Bureau des Assemblées.

Notre commission s'est toujours montrée favorable à aborder sans tabou la question de la sélection à l'université comme l'ont montré nos travaux de l'an dernier :

- sur la sélection en master (menés par notre ancien collègue Jean-Léonce Dupont) ;

- et sur l'orientation (menés par notre collègue Guy-Dominique Kennel qui avait notamment préconisé « l'édiction de prérequis transparents et affichés dans APB pour l'accès à toutes les formations à effectifs limités »).

Nous sommes résolument opposés au tirage au sort qui nous semble la forme de sélection la plus injuste. Nous serons également très vigilants à ce que les futures modalités d'admission à l'université contribuent à la réduction de l'échec en licence lequel constitue un immense gâchis et une autre forme de sélection, plus déguisée que le tirage au sort, mais non moins scandaleuse.

Le sujet est vaste, passionnel et passionnant, et nous serons heureux de mieux connaître grâce à vous la situation « sur le terrain » en cette rentrée universitaire ainsi que les propositions que font les présidents d'université pour sortir d'une situation qui devient aujourd'hui intenable.

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