Lorsque l'on pose la question de l'accès d'une classe d'âge à l'enseignement supérieur, il faudrait intégrer une donnée pour laquelle l'université française est très mal adaptée, à savoir la formation tout au long de la vie. C'est très compliqué dans l'université française, y compris via la validation des acquis de l'expérience. Le monde universitaire a évolué : une enquête menée il y a cinq ans dans l'université Paris III-Sorbonne nouvelle où j'enseigne, montrait que les étudiants étaient demandeurs d'une formation professionnelle. Or, tout cela coûte cher.
L'une des raisons de l'échec des licences professionnelles réside dans le nombre important d'étudiants. Une formation de nature professionnalisante peut très difficilement être organisée devant un amphithéâtre de 300 étudiants. Nous avons également des problèmes de ressources. Les formations professionnalisantes nécessitent un encadrement extrêmement lourd. Or, les ressources générées par ces formations ne leur sont pas directement attribuées, mais reviennent dans l'escarcelle de l'ensemble de l'université. Sur ce point, si on veut éviter une hausse des droits d'entrée, flécher une partie des fonds de la formation professionnelle devra être fléchée vers l'université, sa vocation étant de proposer de plus en plus des formations professionnalisantes. Sinon, je ne vois pas comment vont pouvoir être absorbés, non seulement le volume des nouveaux étudiants, mais également leurs exigences et leurs attentes.