Je veux revenir rapidement sur cette notion de sélection en posant trois questions : On a réglé en partie le problème de l'entrée en première année de master grâce à la loi issue de la proposition de notre ancien collègue Jean-Léonce Dupont. Nous y avions à l'époque inscrit un dispositif relatif au « droit à la poursuite d'études », pour lequel j'avais exprimé un certain nombre de craintes. Combien d'étudiants ont-ils demandé à bénéficier de ce dispositif ?
Il existe désormais un problème d'articulation entre le bac et la première année de licence. À tous ceux qui pensent que l'on ne peut rien changer, je voudrais rappeler trois chiffres : 60 % des étudiants échouent en première année de licence, APB n'a pas trouvé d'affectation à 80 000 élèves. Enfin, le tirage au sort, sélection la plus absurde et inégalitaire qui soit, a concerné cette année 169 formations, contre seulement 78 l'année dernière. Tout n'est pas une question budgétaire. Je pense que l'orientation est scandaleusement faible. Je l'ai constaté en tant que président de région. En France, il vaut mieux, pour réussir ses études, être bien-né. On ne peut pas se contenter de cette situation. L'orientation est une notion-clé. Les prérequis sont un autre mot pour « sélection ». Ma question est la suivante : ces prérequis doivent-ils être, selon vous, adoptés dans un cadre national, ou dans un cadre local, université par université ?
Enfin, les passerelles, qui sont pour moi des systèmes de deuxième chance, sont fondamentales. Ainsi, dans ma région, l'Université d'Angers a développé des passerelles extraordinaires pour les études de santé. L'autonomie, les situations locales, l'initiative de présidents d'université, de doyens, permettent de faire avancer les choses. Qu'en pensez-vous ?