Parce que l'échec en licence est important, faudrait-il plaider pour une sélection sans tabou ? Dans une France où les mots ont un sens, la sélection est un projet défendu en général par la droite, et l'orientation est un autre axe politique qui s'y oppose.
D'où ma question : va-t'on se concentrer sur l'orientation ou sur une sélection qui est déjà très forte ? Je tiens à rappeler que ceux qui vont à l'université sont déjà issus de certaines classes sociales. Tout le système scolaire, du primaire jusqu'à la fin de l'université, est un système de sélection par l'échec. Comment y remédier ?
Au-delà des orientations mal faites, comment fait-on pour répondre à une des raisons de l'échec, qui est ce que j'appellerai la « misère étudiante » ? Quand on arrive à l'université, même lorsqu'on est issu de classe moyenne, on doit travailler à côté, occuper des petits boulots qui deviennent de plus en plus déstructurants et ne permettent pas un apprentissage tout à fait stable. Qu'est-il fait pour la vie étudiante pour permettre de répondre à cela ?
Enfin, si l'université doit tendre vers un débouché professionnel, deux conceptions peuvent s'affronter : l'orientation pour apprendre un métier donné ; et des systèmes, y compris le système américain, qui attendent l'après-licence pour proposer une spécialisation, et essayent en licence de donner un cadre général, surtout dans un monde où il faudra s'adapter régulièrement à différents métiers. Le socle fondamental de connaissances, mais aussi de curiosité et de capacité à s'adapter, reste essentiel. L'orientation, c'est aussi faire en sorte qu'il n'y ait pas de séparation si brutale entre le travail manuel et intellectuel.