Le louerai-je à un service ? Peut-être. Les villes décideront-elles d’être responsables de tous les déplacements et interdiront-elles la possession de tout véhicule individuel au profit d’une collectivisation de ces voitures autonomes interconnectées ? C’est un schéma que d’autres pays pourront souhaiter adopter.
De multiples systèmes sont possibles, mais il faudra de nouveau rappeler ce que nous souhaitons : des modes de transport doux, ouverts à tous et permettant à toutes les personnes, en fonction de leur situation géographique et de leur capacité physique, de se déplacer d’un point à un autre pour assurer tous les éléments de la vie. Il y a différentes façons d’atteindre cet objectif.
La question du transport en commun se posera elle aussi. Que sera le transport en commun en 2030, à l’heure où l’on disposera de ces véhicules autonomes ? Dans certains pays, des simulations scientifiques ont été menées pour déterminer ce qui se passerait si l’on interdisait toutes les voitures et que l’on arrêtait l’ensemble des transports en commun pour les remplacer par des minicars autonomes de huit places, qui viendraient, à la demande, assurer toutes les missions. Il en ressort qu’il en coûterait, sur dix ans, 2, 5 milliards d’euros pour fournir 4 000 véhicules qui tourneraient 24 heures sur 24.
J’ai pris cet exemple pour vous montrer combien les scénarios sont multiples et de grande ampleur. C’est pourquoi, avec Mme Élisabeth Borne, ministre chargée des transports, nous avons décidé de nous pencher sur ce sujet : nous allons nommer une personne en charge de mener une réflexion au cours des prochains mois, parce que nous estimons que tous les scénarios sont possibles et qu’il faut être prêt à tous les assurer.
L’avenir ne correspond pas forcément aux scénarios annoncés ou préparés par nos grands industriels ! C’est pourquoi il est de notre responsabilité, au Sénat et à l’Assemblée nationale comme au Gouvernement, de nous préparer à penser toutes les possibilités ; tel sera l’enjeu de ce travail.