Je concentrerai ma réponse sur les territoires.
L’activité de la French Tech s’est transformée ces dernières années et ces derniers mois, et j’ai souhaité développer et multiplier ces changements. Jusqu’à présent, d’un point de vue territorial, les moyens de la French Tech étaient massivement concentrés autour des métropoles. C’est le résultat d’une stratégie visant à faire émerger, au niveau français, des métropoles capables d’aller conquérir de nouveaux marchés internationaux.
On a ensuite vu la création des réseaux French Tech. Ces réseaux de technologies de pointe étaient quant à eux beaucoup plus ancrés dans les territoires, notamment autour des agritechs, dans des villes qui ne faisaient pas partie de ces grandes métropoles.
Je suis aujourd’hui convaincu, après quelques mois dans mes fonctions, que les territoires ont une capacité à produire des innovations majeures de rupture liées à la ruralité ou permises par l’espace que celle-ci offre. Ainsi des technologies liées aux drones, à leur régulation ou aux drones augmentés : plusieurs des leaders dans ce domaine sont des start-up françaises. J’en ai visité plusieurs près de Gardanne : elles profitent de ce lieu, où il y a à la fois des étudiants, de l’innovation et un territoire pour les accueillir.
Je serai à Angers vendredi et samedi prochains ; autour de la ville, de son socle périurbain et de son espace rural, Angers a réussi à développer, en près de trente ans, un véritable écosystème de l’électronique connectée, de l’électronique intelligente et de l’intelligence artificielle embarquée, pôle qui, aujourd’hui, est compétitif internationalement. Angers, c’est un peu le premier de la classe. Comment parvenir à développer cela ?
Après Angers, on peut citer Agen pour la F ood T ech. Dans le domaine des technologies d’amélioration et de croissance des start-up sur le sujet de l’alimentation, Agen a réussi à créer une place particulièrement compétitive au niveau européen.
Sur ces sujets, l’enjeu pour la French Tech en 2018 et 2019 sera non seulement de célébrer et de laisser émerger ces grandes métropoles très performantes, mais aussi de s’engager très activement pour la diversité géographique. Tout comme je me suis engagé sur le sujet de la diversité de nos entrepreneurs, je m’engage pour qu’il y ait plus de start-up qui viennent de milieux ruraux ou de milieux populaires, ou qui soient portées par des femmes, car ce sont ces start-up qui proposent de nouveaux sujets.
J’ai récemment remis le prix StartHer, qui couronne la gagnante d’une compétition internationale de start-up dirigées par des femmes. La lauréate avait développé une technologie d’intelligence artificielle dans la personnalisation et l’identification de soins contre le cancer. Sa start-up était issue d’une ville de taille moyenne, avant qu’elle ne lève des fonds, n’aille à Paris et ne parte à la conquête du monde. Nous avons là réussi à raconter une belle histoire française liée à l’intelligence artificielle, issue de nos territoires. Certes, l’enjeu est de généraliser ces histoires, mais elles existent !