Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, à mon tour, je souhaite remercier Claude Malhuret d’avoir engagé ce débat important pour l’avenir de notre pays.
Les technologies fondées sur l’intelligence artificielle, dont l’apparition remonte déjà au milieu du XXe siècle, monsieur le secrétaire d'État, ont des effets substantiels tant sur les individus que sur l’économie et la société. Porteuses d’innovations fascinantes, elles posent des problèmes résultant de leur intégration au sein des « systèmes institutionnels » et suscitent aussi de vives inquiétudes en matière d’éthique, mais aussi et surtout d’emploi.
Tous les pays ne jouent pas à armes égales. En Suède, près de 6 % des salariés travaillent dans le secteur de la communication électronique, contre seulement 1, 2 % en Grèce. La France, quant à elle, est dans la moyenne européenne, avec 3, 6 %.
Lancée à la fin du mois de janvier, l’opération « France IA » a mis en place dix-sept groupes de travail mobilisant quelque cinq cents experts, chercheurs et représentants du monde de l’entreprise chargés de définir une stratégie de mise en valeur et de développement de cette filière.
Le rapport de « France IA » et celui de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques intitulé Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée, publiés au mois de mars dernier, ont mis en exergue une cinquantaine de recommandations pertinentes afin de réguler les bouleversements sociaux. S’il est vrai que les recherches actuelles en sciences économiques ne permettent pas encore d’apprécier précisément les effets de l’IA, elles pointent néanmoins les risques de destruction d’emplois ou de dénaturation des emplois induits.
Permettez-moi dans ce cadre, monsieur le secrétaire d’État, de faire un parallèle avec le plan pour la formation professionnelle présenté récemment par le Président de la République. Ma question est simple : les politiques publiques envisagées sont-elles suffisamment attractives pour permettre à ceux qui en auront besoin de se former ou de se reconvertir grâce à la filière de formation nationale sur l’intelligence artificielle ?