Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, je veux à mon tour remercier Claude Malhuret de son initiative. C’est un sujet important, que l’on ne traite pas suffisamment, alors qu’il risque dans les années à l’avenir de bouleverser nos vies.
Je suis l’auteur, avec notre collègue Gilbert Roger, d’un rapport d’information intitulé Drones d’observation et drones armés : un enjeu de souveraineté – le titre est important. Les drones sont en effet un enjeu de souveraineté, et je souhaite établir un parallèle avec l’intelligence artificielle, qui me semble également un enjeu de souveraineté de premier ordre.
Notre pays dispose d’importants atouts à faire valoir dans le domaine des technologies de l’intelligence artificielle. Certes, les États-Unis ou la Chine sont réputés être les pays les plus avancés, mais nous nous en sortons plutôt bien.
Les applications de l’intelligence artificielle peuvent concerner l’éducation, l’environnement, les transports, l’agriculture, mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce sont les applications pour l’aéronautique, la sécurité et surtout la défense : oui, de nouvelles perspectives s’ouvrent en matière de défense avec l’intelligence artificielle. Le rapport Gillot-de Ganay préconise d’encourager la constitution de champions européens en intelligence artificielle et en robotique, tout en poursuivant le soutien aux PME spécialisées, en particulier les start-ups.
J’aimerais prolonger ce point par ma question. Nous assistons à domination de quelques entreprises, le plus souvent américaines, parfois chinoises, concernant l’intelligence artificielle. Je pense aux GAFA, qui représentent la pointe de la recherche, mais la Chine, avec les BATX, veille au grain.
Dans ce contexte, monsieur le secrétaire d'État, quelle place existe pour l’Europe et pour la France ? Quelles initiatives ou mesures le Gouvernement entend-il prendre pour contribuer à l’émergence de champions européens en intelligence artificielle ?
J’en arrive à ma question sur la défense. Comment le Gouvernement conçoit-il le rôle que peut jouer l’intelligence artificielle dans le secteur de la défense ? Quels projets envisage-t-il par exemple de soutenir pour favoriser des applications d’intelligence artificielle dans ce secteur ?