Monsieur le sénateur, je répondrai à votre question sur le contrat ou le pacte social et sur la manière que nous avons d’envisager notre façon d’être des hommes et des femmes ensemble, des citoyens en France, en Europe et dans le monde, et d’appréhender le rapport que nous avons avec les nations.
L’hypothèse que nous avons posée et que j’ai rappelée au début de ce débat, celle qui doit nous habiter en permanence, est la suivante : nous ne devons rien subir. Notre façon de vivre ensemble, nous, citoyens, l’avenir de ces technologies et le traitement de leurs conséquences : tous ces choix relèvent du politique.
Le modèle de financement de nos politiques sociales et de la solidarité constitue l’un des éléments essentiels de notre contrat social en France et en Europe.
Plus philosophiquement encore se pose la question de notre rapport à la politique, au pouvoir, à la décision, à l’autorité au sein de l’entreprise, à l’autorité politique, à l’autorité avec la police.
Dubaï annonce des robots autonomes pour assurer la sécurité au quotidien. Quel rapport d’autorité dois-je avoir avec un robot ? Si je crache sur un robot, ai-je la même responsabilité que face à un policier ? Si j’insulte un robot, puis-je être poursuivi de la même manière ? §Ces questions peuvent faire rire, mais ces robots s’annoncent déjà à Dubaï, et il nous faut donc être capables d’y répondre. Si ce robot a été programmé par un homme, celui-ci est-il responsable du comportement de cette machine ou bien est-ce l’État qui en aura pris la décision première ?
De très nombreuses questions ouvertes vont se poser à nous dans les années à venir. C’est pourquoi j’ai mentionné tout à l’heure la méthode du scénario. Il importe que nous soyons capables d’envisager ensemble des scénarios extrêmes, d’autres plus probables, en tout cas des situations que nous n’imaginons pas encore.