Intervention de Michèle Vullien

Réunion du 25 octobre 2017 à 14h30
Intelligence artificielle enjeux économiques et cadres légaux — Débat interactif

Photo de Michèle VullienMichèle Vullien :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, il n’est pas facile de passer en quinzième position, beaucoup de choses ayant déjà été dites… Pour ce qui me concerne, il me semble que l’intelligence artificielle doit être pensée en termes de chances pour l’organisation de notre territoire, mais qu’il faut remettre l’homme au cœur du débat.

De quoi nos concitoyens ont-ils besoin ? Quelle qualité d’usage l’intelligence artificielle peut-elle apporter ?

On a évoqué les voitures individuelles, mais je suis plus particulièrement attachée, pour ma part, aux transports publics. Les navettes autonomes peuvent transformer radicalement nos politiques de mobilité. Elles ouvrent des perspectives inédites pour garantir une meilleure continuité du service public des transports et permettre ainsi un maillage plus fin du territoire dans l’espace.

Notre assemblée ne peut bien évidemment qu’être sensible au potentiel de telles navettes pour desservir les centres-villes historiques et la ruralité. Des navettes de rabattement en zone rurale pour connecter un mode lourd sont d’une grande utilité. Actuellement, on sait très bien que les transports à la demande fonctionnent avec grande difficulté, mais la navette autonome peut aussi améliorer la continuité du service public dans le temps, avec des transports publics qui fonctionnent à des horaires atypiques, par exemple pour du personnel d’entretien qui travaille dans les parcs d’affaires.

Sur le territoire du Rhône, nous rencontrons des difficultés pour des métiers à horaires atypiques, qui pourraient très bien fonctionner avec des navettes autonomes. C’est aussi le cas des bouts de ligne en soirée. En effet, au-delà de la massification, on a besoin de régler les problèmes de façon beaucoup plus diffuse. C’est la règle du « 80-20 » : on a besoin de régler différemment 20 % des transports.

Déjà, aujourd’hui, des solutions de véhicules autonomes commencent à émerger. L’exemple lyonnais de la navette autonome Navly, qui, avec le Sytral et Keolis, fonctionne sur le quai dans le nouveau quartier de la Confluence, est tout à fait intéressant à suivre, mais la réglementation actuelle ne permet pas aux collectivités de mettre en œuvre librement ces expérimentations. Monsieur le secrétaire d'État, j’imagine que vous réfléchissez déjà à l’adaptation de ce cadre juridique avec votre collègue Élisabeth Borne.

Plus globalement, comment les Assises de la mobilité et le projet de loi d’orientation qui en découlera prendront-ils en compte cette évolution technologique majeure ? On nous permettra d’innover dans nos territoires, d’exercer le droit à l’expérimentation, ainsi que le droit à l’erreur.

J’imagine fort bien, en effet, que tout ne sera pas un long fleuve tranquille, mais, comme on se plaît à le dire à la métropole de Lyon – j’en ai un peu fait ma devise –, « aimons l’avenir ».

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