Intervention de Mounir Mahjoubi

Réunion du 25 octobre 2017 à 14h30
Intelligence artificielle enjeux économiques et cadres légaux — Débat interactif

Mounir Mahjoubi :

Monsieur le sénateur, je vous remercie de cette question intéressante, qui me permet d’aborder un volet de mon secrétariat d’État que j’ai peu évoqué depuis le début de cette séance, à savoir la transformation numérique de l’État, dont je suis aussi chargé.

En tant que responsable de ce dossier, je suis en plein questionnement sur la manière dont l’État innove. Je parlais tout à l'heure du numérique et de l’éducation : le sujet de la transformation numérique de l’État est aussi celui des outils, des modes de fonctionnement, de la recherche de performance, de la plus grande utilité aux citoyens et aux entreprises, mais aussi de l’innovation et de l’hyper-innovation.

Pensez à la force que peut apporter l’intelligence artificielle aux juges, notamment dans les enquêtes pénales : dans une enquête criminelle, on peut recevoir plusieurs milliers ou dizaines de milliers de pièces ! Imaginez que l’intelligence artificielle puisse également assister la police, être capable de l’orienter, de lui désigner des pistes, de lui montrer des lieux…

Imaginons encore l’intelligence artificielle appliquée à nos hôpitaux : sans remplacer le médecin, elle le rendra encore plus capable d’agir.

Pensons à l’application de l’intelligence artificielle aux transports. Je posais tout à l’heure la question du rôle des collectivités et de l’État, quand nous évoquions le déplacement multimodal personnalisé et le dernier kilomètre. Où met-on cette intelligence ? Il faut bien qu’il y ait quelque part un centre de réflexion, un cerveau virtuel, artificiel, qui distribue et qui optimise ces flux, pour apporter ce service aux citoyens. Fait-on un appel d’offres pour qu’une entreprise nous livre ce service ? Est-ce l’État ou la collectivité qui doit créer le service, et des prestataires qui viennent l’assurer ? Nationalise-t-on un service ? Tous les scénarios sont possibles. Au final, ce sera un choix politique, une décision intellectuelle et humaine.

J’en ai fait un élément essentiel de la réorganisation de mon ministère. Nous avons maintenant, au cœur de l’État, une direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État, la DINSIC, qui est acteur de la transformation numérique de l’État, avec une équipe technologique que j’ai renforcée, qui va recruter, dans les prochains mois et les prochaines années, des profils de très haut niveau liés aux technologies et à l’innovation appliquées aux domaines d’intervention de l’État et qui travaillera en collaboration avec tous les ministères, pour apporter ces technologies dans le service que nous rendons aux citoyens, aux entreprises et aux agents.

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