Monsieur le ministre, je suis d’accord avec vous : depuis plus de quinze ans, l’aménagement du territoire est devenu le parent pauvre des politiques publiques ; cela ne date donc pas d’aujourd'hui.
Le développement économique se concentre autour des pôles métropolitains aux dépens des pôles d’équilibre plus modestes. C’est la réalité dans toute la France.
Nos territoires ruraux sont, de fait, devenus le tiers-monde de la France, avec un flux migratoire vers les villes – ce n’étaient pas des sans-papiers, mais ils sont partis –, qui sera bientôt épuisé par manque d’habitants.
Les derniers indigènes n’en peuvent plus des contraintes sans contrepartie. Ils attendent plus de souplesse ; ils attendent l’engagement du Président de la République leur permettant de prendre des initiatives. Il faut redonner de l’espoir et la possibilité de travailler aux élus ruraux.
Beaucoup a été dit sur les territoires ruraux ; je n’y reviendrai pas. Néanmoins, on paie un abonnement de mobile 39 euros, quand il s’élève à 19 euros en ville, alors que l’utilisateur doit monter sur la colline pour bénéficier de la téléphonie mobile ! Le haut débit n’est toujours pas là, et ce n’est pas le discours prononcé cet après-midi par le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, l’ARCEP, qui va nous rassurer.
Pourtant, une politique ambitieuse d’aménagement des territoires est possible. Elle est indispensable pour notre pays et requiert une volonté des élus. Mais il convient de ne pas les désespérer et de leur laisser de la liberté et de l’initiative. Il faut mettre en place des outils et trouver des moyens financiers. En l’espèce, nous avons des marges de manœuvre. Selon la Cour des comptes, les territoires ruraux ont trois à quatre fois moins de dotations que les pôles urbains.
Il faut créer des dotations spécifiques, ajouter de la péréquation, se doter d’une politique d’aménagement du territoire qui mobilise les moyens de l’Europe, de l’État et des régions. C’est le prix à payer, car une politique sans financement ne vaudra rien !
Quels sont les moyens financiers que vous envisagez de mobiliser pour faire avancer une politique d’aménagement du territoire ?