Intervention de Sébastien Leroux

Réunion du 25 octobre 2017 à 14h30
Aménagement du territoire : plus que jamais une nécessité — Débat interactif

Photo de Sébastien LerouxSébastien Leroux :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, dans le département de l’Orne, territoire rural, la moitié des médecins généralistes vont partir avant la fin du quinquennat. Certains espaces sont déjà totalement démunis.

Nous ne sommes plus devant une situation d’inquiétude, mais face à une mise en danger de notre population. Le traitement classique du problème de la démographie médicale n’est plus à la hauteur de l’enjeu, et des mesures d’urgence doivent être prises pour faire face aux nécessités de l’heure.

En tant que juriste, monsieur le ministre, vous savez que les pouvoirs publics peuvent, si nécessaire, s’affranchir momentanément de la réglementation ordinaire, surtout quand cette dernière se révèle contre-productive. Ne pensez-vous pas que le moment est venu de le faire ?

Nous avons tous déjà mis en place ces financements de structures, notamment de maisons pluridisciplinaires, annoncés dans le plan gouvernemental. S’ils sont indispensables, ces outils ne peuvent, à eux seuls, répondre au défi auquel nous sommes confrontés : un cabinet neuf sans praticien ne permet pas de soigner la population.

Le plan du Gouvernement prévoit une possibilité accrue de cumul emploi-retraite pour les médecins libéraux. Cette solution en forme de compagnonnage entre générations peut permettre, à l’échelle d’un département, en synergie avec les médecins en exercice, de pallier l’urgence.

Toutefois, pouvez-vous me confirmer que ces médecins retraités ne subiront aucun effet négatif administratif et financier ? Autoriserez-vous les conseils départementaux à créer des organisations de cette nature, avec l’Ordre des médecins, en veillant eux-mêmes à ce qu’aucune tracasserie administrative ou financière ne vienne frapper ces médecins de bonne volonté ?

Enfin, une autre piste semble possible : mettre en place un service sanitaire, non pas de trois mois, comme nous avons pu l’entendre, mais d’une année, afin que les jeunes médecins puissent apporter leurs forces vives à une population aujourd’hui en abandon de soins.

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