Monsieur le président, permettez-moi de lire la question de notre collègue Samia Ghali, dont le vol depuis Marseille a été retardé.
« Monsieur le ministre d’État, cher Gérard Collomb, la violence à Marseille est devenue banale et s’ancre dans le quotidien des Marseillais. La bête se nourrit, et cette fatalité, la République ne l’arrête pas.
« Dans cette bataille entre la loi de la rue et la loi de la République, chaque ministre, dans son domaine, a le pouvoir, mais aussi le devoir d’agir, car la délinquance, elle, ne se met pas au chômage pendant que nous réfléchissons. Au contraire, elle gagne du terrain.
« J’ai écouté avec beaucoup d’attention le discours du Président de la République sur la sécurité intérieure. Sur cette question, je veux croire à sa volonté et à sa détermination, mais je m’interroge sur les moyens mis en face.
« La police de sécurité du quotidien à Marseille, oui, bien sûr ! Mais, seule pour intervenir dans les quartiers, elle sera inefficace et, surtout, en danger.
« Aujourd’hui, je suis inquiète pour la deuxième ville de France.
« Pendant que la délinquance s’enracine, la méthode de l’approche globale lancée en 2012 est au point mort, alors qu’elle commençait à faire ses preuves.
« Les moyens humains et matériels ont régressé, y compris dans les zones de sécurité prioritaires.
« Les véhicules ont 270 000 kilomètres au compteur. Six équipages de la BAC quadrillent une ville de 850 000 habitants. La sécurité publique a perdu une centaine d’agents en 2017, ainsi que deux compagnies de CRS sur trois.
« Je vous demande donc, monsieur le ministre d’État, car je vous sais attaché à Marseille, dans quelle mesure le Gouvernement est prêt à aider notre ville et quels moyens il est prêt à mettre en œuvre. Sans sécurité, il n’y a ni espoir ni liberté pleine et entière, et donc pas de République. »