Madame la sénatrice, je vous prie de bien vouloir excuser Mme Buzyn, toujours retenue à l’Assemblée nationale pour défendre le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Les ministres n’ayant pas de droit de réplique, je voudrais revenir un instant sur la question précédente. L’exemple du logiciel Louvois, mis en place en 2011 et dont nous ne tournerons la page qu’en 2021, devrait éclairer ceux qui voient dans les solutions informatiques la réponse à tout.
Sur des sujets aussi essentiels que le renforcement de la présence médicale en France, permettez-moi de penser qu’il ne sert à rien d’inventer de nouvelles solutions informatiques. Madame la sénatrice, qu’il s’agisse de la ruralité ou de n’importe quel quartier de votre département d’Île-de-France, nous devons trouver des solutions appliquées au terrain.
Il faut faire confiance à l’intelligence collective des territoires plutôt que de s’en remettre à la coercition. Imposer aux jeunes médecins de s’installer pour renforcer la présence médicale ne reviendrait qu’à les faire fuir, sinon à les décourager de s’engager dans cette profession.
À l’inverse, c’est au plus près du terrain que nous voulons chercher les solutions. Nous le faisons à travers le plan ambitieux qu’ont présenté le Premier ministre et la ministre de la santé, construit autour de la volonté de renforcer les coopérations avec, notamment, le doublement du nombre de maisons de santé. Elles ont fait leurs preuves, elles fonctionnent. Bien sûr, il faut aller plus loin, mais elles constituent un élément important de notre dispositif qu’il faut renforcer, dans les quartiers comme dans la ruralité.
Il faut aussi développer les capacités d’intervention sur l’ensemble de la chaîne médicale. Le dispositif ASALEE, qui permet aux infirmières et aux infirmiers de prendre en charge des maladies chroniques, sous l’autorité d’un médecin, va permettre aussi d’alléger, sur certaines fonctions, la charge de travail des médecins.
Il faut encore développer des pratiques avancées. Il s’agit d’un point essentiel qui permettra à certains professionnels d’exercer au-delà de leur spécialité initiale.
Dans le même esprit, nous voulons encourager l’innovation et le développement de la télémédecine en rémunérant les médecins pour les actes de télémédecine.
Nous voulons enfin simplifier la vie administrative des médecins pour faire en sorte qu’ils passent l’essentiel de leur activité non pas à faire de la paperasse, mais à accompagner les femmes et les hommes dans vos quartiers, comme dans l’ensemble de la France rurale.