Monsieur le sénateur, la question que vous posez est au centre des débats que nous avons eus jusqu’à présent, puisqu’elle porte sur la territorialisation, à terme, de toute la politique du logement.
Certaines pistes existent. On sait, par exemple, qu’en zone tendue il faut construire davantage, plus vite et moins cher. C’est donc assez facile : il faut un choc sur la fiscalité du foncier ; il faut aussi un choc sur les entreprises afin qu’elles abandonnent leurs locaux commerciaux pour pouvoir créer des logements à la place ; et il faut un choc en reconduisant massivement les dispositifs fiscaux permettant de construire dans ces zones, en ayant néanmoins le souci de construire davantage dans les zones peu denses, mais tout de même tendues. Nous avons tous en tête des exemples de bâtis peu denses autour de gares en pleine métropole, qui sont un non-sens urbanistique.
Inversement, comment faire une politique d’aménagement du territoire dans les zones détendues ? Par exemple, en reconduisant le PTZ plus longtemps dans l’ancien que dans le neuf. Aujourd'hui, en zone détendue, il importe que l’effort soit plus important en matière de rénovation que de construction nouvelle. Bien sûr, mes propos sont à prendre dans un sens très global. Encore, une fois, comme je l’ai souligné à plusieurs reprises, je suis convaincu que chaque territoire garde sa spécificité. Il est donc très difficile de généraliser. Quoi qu’il en soit, nous devons relever le défi et tirer profit des outils qui existent, lesquels ne permettent que cette approche globale.
Le dernier point que vous évoquez, monsieur le sénateur, est l’attrait économique des territoires. J’ai passé des années à essayer de redresser des entreprises dans les territoires. Je n’ignore donc pas que l’attractivité ne dépend pas uniquement du logement. Elle repose en réalité sur le triptyque emploi, logement, transport. Voilà pourquoi le Gouvernement essaie de faire avancer ces trois dossiers dans le même sens. Tout cela nous renvoie au plan de rénovation des villes moyennes que j’évoquais tout à l’heure, et où le volet économique est très présent.