Monsieur le sénateur, c’est un débat que nous avons évoqué à plusieurs reprises.
Votre territoire compte à peu près 110 000 logements sociaux. Chaque année, 6 000 sont attribués, alors que le nombre de demandeurs est de 32 000. Il faudrait donc environ un quart de logements sociaux supplémentaires pour combler le manque.
J’entends totalement la difficulté et, étant ingénieur agronome de formation, je connais par cœur le sujet de l’artificialisation des sols. On sait que, dans certaines zones, il faut densifier. Construire des maisons autour d’une gare, en termes urbanistiques, c’est aberrant. C’est d’ailleurs un des objets du Grand Paris : il faut non pas construire des petits pavillons autour des gares, mais développer des projets d’urbanisation forte, dense, parce qu’il y a le tramway et le métro. Dans d’autres zones, on peut relâcher la pression, mais il y a une difficulté quand, pour 110 000 logements, il y a 32 000 demandes en attente. Relâcher la pression, c’est mettre beaucoup de personnes sur la touche.
Idéalement, vous avez raison, monsieur le sénateur, il faudrait réussir à territorialiser au maximum. Mais la question qui se pose à nous tous, alors que le déficit de logements est tel, est de savoir si l’on peut ouvrir ce chantier en prenant le risque de laisser penser qu’on peut être cool s’agissant de l’atteinte des objectifs. À ce stade, nous avons décidé de ne pas y toucher : le projet de loi sur le logement n’a pas de composante SRU, mais c’est évidemment un débat que nous aurons au Parlement.