Intervention de Philippe Pemezec

Réunion du 26 octobre 2017 à 15h00
Logement social : sur quels territoires comment et pour qui demain — Débat interactif

Photo de Philippe PemezecPhilippe Pemezec :

Monsieur le secrétaire d’État, nous ne sommes pas de la même sensibilité, mais nous ne voulons pas pour autant votre échec ! Je ne suis pas constructif, mais je suis positif, et j’ai surtout envie que notre pays réussisse.

J’ai entendu vos réponses aux nombreuses interrogations, qui sont d’ailleurs aussi les miennes, de mes collègues, mais, alors que notre débat prend fin, je ne comprends toujours pas votre politique. Vous voulez d’un côté construire des logements et rénover le patrimoine, et, en même temps, vous baissez les moyens financiers des organismes sociaux, avec toutes les conséquences déjà longuement évoquées. Non seulement c’est démagogique, mais c’est surtout une catastrophe pour nos communes !

Votre politique va inévitablement, même si vous vous voulez rassurant, forcer les bailleurs sociaux à faire jouer les garanties d’emprunt que les communes leur ont accordées. En cascade, on va encore une nouvelle fois mettre les communes en difficulté. Nos locataires, qui sont au cœur du sujet, ne vont plus bénéficier des travaux d’entretien, de réhabilitation, de rénovation. C’est une véritable catastrophe.

Où est la cohérence dans tout cela ? Je m’interroge. J’ai un peu le sentiment que vous voulez assassiner les offices publics, pensant trouver là un trésor caché qui n’existe pourtant pas.

Surtout, si vous voulez absolument que les offices vendent du logement social, vous savez qu’il faut, dans le même temps, reconstituer le patrimoine. Or les offices ne pourront y parvenir que s’ils en ont les moyens financiers. Si on les leur coupe, cela leur sera impossible, et votre politique ne pourra pas être menée à son terme.

Dans ma ville, j’ai 40 % de logements sociaux. J’ai besoin que ce patrimoine soit entretenu. Non seulement je n’aurai plus de travaux, mais je vais en plus devoir faire jouer les garanties, qui couvrent 80 % des emprunts engagés !

Monsieur le secrétaire d’État, j’attends que vous nous rassuriez de façon claire. Pourquoi voulez-vous remettre en cause un système de financement qui fonctionnait bien jusqu’à présent ?

Seconde petite question brève sur les attributions de logements : qui est mieux placé que le maire pour attribuer le logement ? Or, dans la précédente loi, on a fait en sorte que ce soit le préfet qui réattribue les logements sans avoir connaissance des lieux, pas même de leur cage d’escalier !

Il faut que vous fassiez confiance aux élus locaux. Vous avez l’air de les estimer et de les porter dans votre cœur, même si vous ne l’avez vous-même jamais été : il faut leur redonner le pouvoir d’attribuer les logements sociaux.

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